Comparer par le bas, historicité politique, sociologie historique comparée du politique, sciences sociales, universalisation
Sociologie historique comparée du politique. Prendre en compte la singularité des histoires politiques, mais aussi l'uniformisation des modèles avec la mondialisation.
Toutes les grandes catégories que nous utilisons sont historiquement construites. Il ne faut donc surtout pas les naturaliser. Il faut donc toujours les mettre en doute. Elles ont pour objet d'objectiver le sujet. Chaque société qu'on étudie est un objet rare, une raritas. Même dans un espace historiquement relativement unifié comme l'Europe, il y a une grande diversité des fondamentaux politiques. Il en va de même pour l'Afrique subsaharienne. Ce qui crée cette raritas c'est l'histoire particulière de chaque pays.
[...] La globalisation n'a pas écrasé l'historicité de ces sociétés. De même, la privatisation des réseaux de télécommunication au Maroc a été captée par le Makhzen appareil d'état marocain), qui en a profité pour renforcer son pouvoir. C'est pas une pratique très libérale ! En Europe, on retrouve des phénomènes similaires. La globalisation a intégré le marché des capitaux, de façon imparfaite le marché des biens, mais n'a pas du tout unifié la notion juridique de propriété par exemple entre la France et l'Allemagne). [...]
[...] Il faut donc partager des lectures, des concepts . P. Veyne : Les invariants sont des opérateurs d'individualisation ex : la démocratie est l'invariant (c'est-à-dire le concept), mais la démocratie athénienne et la démocratie française n'ont rien à voir. L'utilisation du concept doit nous permettre de dégager la singularité de chaque système. P. Veyne : en France le mot comparer dans deux sens antagonique : on compare A pour dire que c'est la même chose (ex : le poète compare l'amour à une flamme), on compare ET pour dire que c'est différent (ex : la France et les USA). [...]
[...] En même temps que ces deux courants, se développe une 3ème voie : la sociologie historique de l'Etat, d'inspiration marxiste (R. Bendix, B. Moore, P. Anderson). Au départ, ces chercheurs travaillent surtout sur l'Occident, mais certains ont ouvert le champ au Tiers Monde (même s'ils gardent un grande désintérêt pour l'Afrique : vieux préjugé Hegelien l'Afrique est un continent hors de l'histoire Ils en viennent à des conclusions comme celle que l'« Etat importé ne pourrait pas faire souche dans les sociétés arabo-musulmanes, car il en est trop différent. [...]
[...] Le grand angle mort de l'histoire politique, c'est les pays du sud. L'Orientalisme du 19e siècle était un déni d'historicité des sociétés considérées. Il figeait ces sociétés dans une catégorie très réifiée, celle de la civilisation, une civilisation déchue. Il en va de même de l'Africanisme. Comprendre l'historicité des sociétés du Sud n'est pas si évident pour les sociétés occidentales. Après la Seconde Guerre mondiale, effet Bandung, émergence du Tiers- Monde. Curiosité dans la science politique pour ces nouvelles sociétés nées de la décolonisation. [...]
[...] Il y a synergie entre les deux. Pareil, c'est la globalisation de l'Afrique qui permet l'émergence d'états centralisées, d'abord sans le système colonial, puis dans le système post-colonial La prise en compte du local Réfléchir sur l'historicité du politique, ça revient à l'interroger sur le local, à la manière de Le pouvoir au village, de Giovanni Levi, ou La République au village, de Maurice Agulhon. Comprendre l'historicité de l'état c'est aussi souvent s'interroger sur l'historicité du terroir. Aujourd'hui, une théorie veut qu'un nouveau type de guerre soit liée à la globalisation : des guerres qui remettent en question le système politique, ou des conflits de terroir. [...]
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