Aujourd'hui, et depuis que l'Etat s'en est attribué le monopole (Max Weber, Norbert Elias), la violence légitime est l'attribution de l'Etat. Il y aurait ainsi dans un sens un droit de punir étatique. Qu'est-ce que punir ? C'est frapper une personne d'une peine pour avoir commis une faute, un délit ou un crime. Punir c'est donc aussi juger d'un acte par rapport à une norme morale, juridique ou sociale. La punition interviendra lorsque l'on estime que l'écart est trop important par rapport à la morale admise et donc que le comportement est inacceptable (en France, au niveau judiciaire on se base sur le Code pénal pour évaluer cet écart, le Code pénal constituant une indication des normes de la société française) (...)
[...] Dans la colonie pénitentiaire de Kafka par exemple une machine de la mort hérissée d'aiguilles inscrit l'article du code que le criminel n'a pas respecté (une représentation en 3D de la machine de la mort imaginée par Kafka a d'ailleurs été construite par Peter Klasen en 2009 et exposée dans la rétrospective que le Tri Postal de Lille lui a réservé. Etre sécularisée. L'Eglise est évincée comme institution punitive. II/ Une augmentation de la demande de peines plus fortes : populisme pénal Dans La Volonté de Punir, Denis Salas élabore un essai sur ce qu'il appelle le populisme pénal en expliquant qu'il y aurait aujourd'hui une demande de plus en plus forte pour des peines fortes. Les individus, dans un contexte d'anxiété, de terrorisme, de violences sexuelles veulent punir plus en profondeur le criminel. [...]
[...] Cet ouvrage a influencé toute l'Europe : après sa publication on observe une baisse des cas passibles de peine de mort. Certains des arguments de cette œuvre publiée en 1784 on même été repris par Robert Badinter pour gagner l'opinion sur la nécessité d'abolir la peine de mort (abolie en France en 1981). De plus, de manière générale la peine doit : - Etre humanisée. En effet, dans aucune circonstance le crime d'un homme ne peut conduire à le considérer comme un animal. [...]
[...] Symbolisée par l'expression œil pour œil, dent pour dent elle se place entre les prémices de la justice, et le caractère archaïque de la vendetta). L'idée se forme de confier le droit de punir à une autorité qui en aurait la légitimité, et qui pourrait prendre suffisamment d'importance pour faire respecter la loi. On va donc autonomiser et politiser le droit de punir. Reste encore à définir qui doit être puni : faut il par exemple punir tous les criminels, même ceux qui ne semblent pas responsables de leurs actes car ne sont pas conscients de la gravité de ceux-ci ? [...]
[...] Ainsi, comme l'explique Michel Foucault dans Surveiller et Punir, les exécutions publiques, visage sanglant, et pendant longtemps populaire de la mise en application de la peine de mort, vont disparaître pour laisser la place à des exécutions privées cachées derrière le mur des prisons. Ainsi, les dernières exécutions deviennent insupportables à la population, comme l'illustre Michel Foucault à travers l'exemple du supplice de Damiens, dernier criminel écartelé en France sur la place publique. Les 3 jours de mise à mort choquent le peuple qui contrairement à son habitude passée ne se répand pas en applaudissements. Les peines envers les criminels vont donc être humanisées. [...]
[...] Punir hier et aujourd'hui : de l'institutionnalisation du châtiment au populisme pénal et à la société de surveillance Introduction : Aujourd'hui, et depuis que l'Etat s'en est attribué le monopole (Max Weber, Norbert Elias), la violence légitime est l'attribution de l'Etat. Il y aurait ainsi dans un sens un droit de punir étatique. Qu'est ce que punir ? C'est frapper une personne d'une peine pour avoir commis une faute, un délit ou un crime. Punir c'est donc aussi juger d'un acte par rapport à une norme morale, juridique ou sociale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture