APPROCHE HISTORIQUE, SOCIOLOGIQUE, POLITISATION
Il existe deux définitions du politique : le politique professionnalisé, et le politique se diffusant dans la société.
Définition : « « La politisation est un processus qui se déploie selon différentes temporalités [chronologie emboîtée et croisée]. Sur le temps long, il renvoie aux phénomènes de différenciation et d'autonomisation d'un ordre politique et aux effets en termes d'acculturation des individus à celui-ci. Sur le moyen terme, il se traduit par des phénomènes de formation de clivages (partisans ou corporatifs), de mobilisation et de socialisation (tant primaire que secondaire). Sur le temps court enfin, il correspond à des mouvements d'activation, de rupture ou de bifurcation à l'échelle collective ou individuelle. Ainsi, la politisation sur le long terme peut être comprise comme une forme de structuration (notamment institutionnelle) alors que sur les moyens et court termes, elle est marquée par une plus grande fluidité. Elle mêle alors des éléments de conformité et de confirmation de l'ordre politique et des éléments de transgression et de perturbation de celui-ci. Ceci résulte du fait que la structuration de l'ordre politique, n'obéissant à aucune trajectoire linéaire, n'est jamais achevée et acquise et que la différenciation et l'autonomisation du politique ne sont toujours que relatives et plus encore fragiles. Dès lors, « politiser » ou « être politisé » peut signifier, dans une logique d'autonomisation, s'adapter aux fonctionnements de l'ordre politique ou, dans une logique hétéronome, remettre en cause cet ordre d'un point de vue qui lui est extérieur. »
[...] Si les hommes gouvernent c'est parce que Dieu l'a voulu. D'après Gauchet, il n'y a pas de sécularisation sans dynamique du christianisme. Le mécanisme électif est mis en place par l'Eglise catholique pour la première fois dans l'histoire. Cependant l'église ne s'entend pas comme une institution démocratique. Léo Moulin montre que la technologie électorale des élections est inspirée de l'Eglise. Un certain nombre de partis catholiques jouent un rôle dans les élections. En 1961 en Allemagne, les partis catholiques représentent près de 45% des suffrages en Autriche etc. [...]
[...] L'information ne doit pas être contrôlée par le gouvernement. Le droit d'association doit être garanti. Charles Tilly choisit 3 critères : Existence d'une institution parlementaire. Suffrage universel masculin. Droit de vote des femmes. Il fait alors l'inventaire de la démocratisation européenne. Le cas anglais est intéressant ; dès les années 1830 l'Angleterre connait une vie parlementaire continue. Il est toutefois difficile d'établir une chronologie du suffrage en Angleterre. La Grèce connait l'avènement du suffrage universel masculin vers 1840 mais ne verra sa vie parlementaire se stabiliser qu'en 1920. [...]
[...] On le voit notamment avec la montée des partis eurosceptiques. La nationalisation des clivages partisans A partir de quand et pour quelle raison les clivages idéologiques évoqués par Rokkan se généralisent-ils à l'intérieur d'un territoire national ? Cette question est surtout abordée par Daniele Caramani, auteur en 2004 d'une thèse sur la nationalisation des systèmes de partis. Il s'intéresse à la vie électorale de 17 pays européens, de 1815 à aujourd'hui, soit 535 élections, et identifie 3000 organisations partisanes. Pour chacune d'elles, il va tenter de comprendre à partir de quand elles obtiennent un spectre électoral national. [...]
[...] Bourdieu donne une définition de l'opinion : « L'opinion doit être entendue comme un discours constitué prétendant à la cohérence, prétendant à être entendue, à s'imposer. » Il appelle cela l'opinion constituée, ou mobilisée. La capacité de produire une telle opinion est très peu répandue. « Les dispositions, qui par définition ne sont pas opinions, n'ont pas la prétention à la cohérence ». Sont séparés les discours cohérents, relevant de l'opinion et ceux n'ayant pas cette prétention. L'opinion est l'exception, la disposition la règle. [...]
[...] Cette traduction de l'Eglise n'est pas neutre. Dans les pays arabes, concernés par la transition démocratique, on peut voir l'influence des partis islamiques. Dans les deux cas, l'enjeu est le degré d'autonomie du politique par rapport au religieux. Section 2 : Politisation et dépolitisation ; points de vue comparés Politisation et spécialisation politique La démocratisation des sociétés occidentales est liée à l'apparition de l'homme politique professionnel. Compétition électorale et spécialisation du métier politique Joseph Schumpeter réfléchit dans les années 40 sur les différents régimes politiques en concurrence, et intervient sur les transformations de la démocratie, avec l'avènement des régimes totalitaires, et les trajectoires autoritaires de certains états européens. [...]
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