Analyse de la décision politique

Thèmes abordés

Analyse de la décision politique, décision électorale, la rationalité des choix des acteurs, prise de décision, la transformation de l’administration

Résumé du document

Est-ce que c'est une décision agrégée ou une décision au niveau individuel? Dans le terme de décision, on a l'idée d'un acteur dont le choix peut être décrit de façon rationnelle. Ca renvoie historiquement au fait qu'on a voulu détacher l'électeur de ses appartenances communautaires, de l'influence des dominants traditionnels. Au moment de la Révolution, on veut un électeur capable de décider individuellement, en conscience. Mais les révolutionnaires trouvent en face d'eux un peuple qui ne correspond pas à leur idéal. Comment produire de la décision électorale ? Comme débarrasser le citoyen de ses appartenances sociales, qui font qu'il a tendance à reproduire le monde ancien ? C'est ainsi qu'interviennent le vote secret, puis l'invention de l'isoloir : mise en forme de la décision électorale, individuelle, coupée du milieu d'origine. C'est aussi là qu'intervient le vote au chef-lieu du canton : sortir l'électeur de sa paroisse, où il n'entend que la parole du seigneur et celle du curé. La décision de l'électeur doit être une décision individuelle, libre et politique (séparée de toute autre considération).

Extraits

[...] Il y aurait deux solutions : la réparation ou la territorialisation. La première coûterait trop chère et est impossible à mettre en place : ces risques échappent à la loi des grands nombres, donc aux techniques assurancielles. La seconde est impossible : on connaît tous l'affaire du nuage de Tchernobyl, qui se serait arrêté aux frontières de la France. C'est toute la gestion technocratique des problèmes qui est mise à mal par l'émergence des ces nouveaux risques. Leur apparition est liée à une transformation du mode de visibilisation des risques. [...]

[...] Ca pose aussi la question de la décision dans des situations d'incertitude, où quand l'expertise fait défaut. Ex : l'apparition du sida en 1983. Le silence sur les désaccords peut donner l'impression d'une unanimité. Ca peut renforcer l'impression de justesse d'une décision qui va se révéler être absurde. La question de cet article, c'est comment la coordination entre ces différents acteurs produit des effets pervers. II. Les suicides parlementaires : mars 1933 en Allemagne et juillet 1940 en France Yvan Ermakoff, Ruling oneself out. [...]

[...] L'orientation de la décision peut s'expliquer par la combinaison des positions. Il y a des rôles qu'on retrouve à chaque fois : le manager, l'expert et le candide. On peut faire varier ces rôles dans le processus qui mène à des décisions absurdes : A partir de là, on peut imaginer des combinaisons de position. Ex: dans le modèle technocratique, l'expert est producteur, le manager suiveur ou co- producteur et le candidat absent ou opposant. Ca décrit de façon très simple l'ensemble de la vie publique : les rapports entre le pouvoir politique et l'expertise, la demande du public . [...]

[...] Comment peut-on monétariser les relations sociales ? C'est une vraie question Les théories économiques du vote : un abandon de la complexité du social Ceux qui ont fait de la science politique dans ce courant c'est : Friedman, Arrow, G. Becker, Stigler, Downs, Buchanam, Tullock. Ils ne disent pas tous la même chose, mais tous confondent 3 formes d'individualisme qui avaient été distinguées par Schumpter : Individualisme politique : libéralisme, laissé faire économique. Individualisme sociologique : le tout n'est rien d'autre que la somme des parties. [...]

[...] Ils politisent le choix. Ils montrent encore une rationalité très fragile : l'électeur n'est pas très compétent, ne s'intéresse pas à la politique, souvent peu cohérent dans ces choix, pas au courant des enjeux. Mais il a un attachement très fort et très stable à un parti, fixé très tôt dans le temps et qui se renforce avec l'âge. Ca ne revoit pas du tout à la norme. Pour l'électeur, ça permet d'économiser les coûts d'information et de naviguer sans être trop mal à l'aise dans l'univers politique. [...]