Y. Deloye souhaite établir la manière dont l'école laïque, gratuite et obligatoire de J. Ferry a mis en place une morale « citoyenne » d'un type nouveau qui se voulait en rupture totale avec celle de l'Église. Plus généralement, Y. Deloye rend compte du fossé qui a pu s'établir entre l'Église catholique et les fervents républicains à l'époque de la IIIe République et qui a accouché d'une société en rupture certaine avec le passé.
[...] En outre, Y.DELOYE nous dit que la mise au premier plan de la vie citoyenne a pu se faire grâce à une volonté de rationalisation des esprits. En effet, l'État, à travers l'école et l'instruction pour tous, a souhaité doté ses élèves d'un esprit critique capable de raisonner sans le joug de la religion Dans la pratique, cela s'est matérialisé par des programmes scolaires prônant une morale pratique qui établirait des vérités universelles permettant la vie en société sans la moindre entrave. [...]
[...] Or une morale citoyenne ne peut se fonder uniquement sur des idéaux individualistes, elle doit se construire autour de la volonté de vie collective. Toutefois, nous ne pouvons pas dire que ce virage spiritualiste constitue pour autant un retour à la religion. La doctrine préconisée ici est la tolérance de toute opinion et de toute religion. Les moralistes établissent ici une différence entre les devoirs moraux que nécessitent une vie citoyenne et le respect des devoirs dictés par les religions. [...]
[...] Yves Deloye, "École et citoyenneté", Paris, Presses de la PFSP p.148- 162 Yves DELOYE est un professeur contemporain de science politique qui enseigne à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne depuis 1994. Plus particulièrement, il a travaillé sur l'impact de l'acte de vote dans les sociétés et l'instauration de l'école (et de sa morale) telle que nous la connaissons depuis les lois Jules FERRY qui ont débutées en 1982. Dans son ouvrage Ecole et citoyenneté publié en 1994, Y.DELOYE souhaite établir la manière dont l'école laïc, gratuite et obligatoire de J.FERRY a mis en place une morale citoyenne d'un type nouveau qui se voulait en rupture totale avec celle de l'Église. [...]
[...] Le politologue français énonce plusieurs moyens qui rendent compte de la manière dont cette morale républicaine a pu s'imposer à tout un peuple. Il remarque dans un premier temps une sorte d'acharnement contre l'Église et ses percepts. C'est pourquoi les républicains ont tenté de créer un véritable religion civile qui ne pourrait se fondre dans l'éthique catholique, une lutte d'influence de l'État contre l'Église est mené. C'est pourquoi on voit l'instauration d'une sacralisation des actes républicains (telles que le vote ou toute chose touchant à la vie citoyenne). [...]
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