Stratégies de la rue, manifestation, Olivier Fillieule, sociologie du militantisme, protestation, France
Olivier Fillieule est sociologue du politique. Il est professeur de sociologie politique et directeur de l'Institut d'Etudes Politiques et Internationales de Lausanne. Il est directeur de recherche au CNRS (Centre de recherches politiques de la Sorbonne, CRPS Paris I Sorbonne). Il a créé le CRAPUL (Centre de Recherche sur l'Action Politique de l'Université de Lausanne). Il est l'auteur de nombreux ouvrages et publications portant sur la sociologie du militantisme donc de l'action collective, de la protestation, de l'engagement politique et associatif.
[...] Analyse Les données sur les diverses caractéristiques des manifestations sont abondantes et précises : rythmes d'utilisation, récurrence, composition et taille des cortèges, place de la violence qui diffère selon les mouvements. Ce livre recourt à la description (étayée par trois annexes méthodologiques précieuses), il nous "fait voir". Il y a beaucoup de schémas et d'images, ce qui donne au livre un caractère très concret. L'auteur a réalisé de nombreux entretiens avec les personnels du maintien de l'ordre. Il s'est servi de sondages effectués auprès des manifestants. [...]
[...] Donc d'avantage que d'une crise des formes de participation politique Fillieule parle d'un remaniement de ces dernières. Il note également que l'utilisation de la violence est moins courante qu'on ne l'imagine. Les conflits sociaux se sont pacifiés. Le travail principal de l'auteur est dans le chapitre 3 où il conteste les limites généralement assurées entre les modes de participation conventionnels et ceux non conventionnels. Il ne faut pas croire à une fracture entre les manifestations et les formes traditionnelles de la participation politique. [...]
[...] De plus, les manifestants eux-mêmes ont besoin d'avoir des aptitudes particulières. Le policier apparaît plus comme palpable et animé au travers des déclarations, des récits rapportés par les forces de l'ordre notamment alors que le manifestant est davantage l'objet de statistiques, moins concret. À la page 368, il parle de la possibilité de l'apparition de formes de protestation comme les "émeutes de banlieues", ce qui était visionnaire en 1997, comme étant due à la faible efficacité des manifestations pacifiques habituelles. [...]
[...] Le nombre de manifestations est en baisse mais les "manifestations de proximité" se multiplient. En effet, dans les années 1990, on note une diminution des effectifs de protagonistes, une baisse des grandes manifestations mais qui s'accompagne d'une augmentation de la quantité totale des manifestations. A côté des grandes manifestations parisiennes très relayées par les médias, la micro-mobilisation est devenue la forme la plus courante. Caractérisées comme "occurrences les plus routinières de la vie manifestante contemporaine".(p17) des actions réunissent moins de cent personnes. [...]
[...] Les revendications d'environ 4600 manifestations françaises sont étudiées dans l'ouvrage. L'analyse de l'auteur porte sur trois zones : Paris, Marseille et Nantes. Le phénomène de la manifestation est aujourd'hui institutionnalisé, ce qui en fait le vecteur de l'action politique de tous les jours. Synthèse Le livre est composé de sept chapitres. On le découpe généralement en trois parties. La première partie du livre comprend les trois premiers chapitres qui portent sur les formes de l'action manifestante : quantité, période et nature. [...]
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