Cet article étudie la thèse du « parti à problème unique » (single-issue party thesis) en prenant l'exemple des partis d'extrême-droite. Cas Mudde examine ainsi le lien entre les partis d'extrême droite et le thème de l'immigration afin de voir si la corrélation est si évidente qu'il n'y parait de prime abord. L'auteur va ainsi tenter d'observer si l'immigration fait parti de ces problèmes centraux pour la majorité des partis d'extrême droite, afin de valider ou non la thèse du parti à problème unique.
Différents partis peuvent être qualifiés de « partis à problème unique ». Dans un premier temps, il s'agissait principalement des partis agraires, des partis anti-impôts, ou encore et surtout plus tardivement les partis verts. Plus récemment les partis d'extrême droite ont été classés dans cette catégorie. Selon les chercheurs, un « parti à problème unique » peut paraître à première vue être un oxymore. En effet, un parti politique sous-entend généralement une pluralité de problèmes et de demandes, et non un seul.
C'est pourquoi le terme utilisé ici, parti à problème unique, repose sur une définition plus restrictive du terme "parti politique", mettant un problème au cœur de l'agenda politique de ce parti en question. Toutefois, cela sous-entend également que le parti est amené logiquement à disparaître lorsque ce problème est soulevé par les autres partis établis dans l'arène politique traditionnelle.
[...] Le thème était très présent dans les débats, alors que ce thème n'occupait qu'une ligne dans leurs programmes. La progression de cette thématique s'est illustrée particulièrement en campagnes au niveau local au milieu des années 80. Il faut attendre la fin des années 80 et début des années 90 pour que l'immigration devienne un thème dominant au sein de la propagande extrémiste car au centre de l'attention, avec toutefois des différences entre les différents partis et selon la période. Le Deutsche Volksunion centre son programme sur le patriotisme, et le VB sur l'indépendance flamande. [...]
[...] Une autre crainte de cet électorat est également l'homosexualité, vue pour eux comme la décadence qu'a permise la primitivité de la gauche et conduisant à détruire les schémas de la famille traditionnelle. Concernant l'économie au sein du programme de ces partis extrémistes, elle est souvent relayée au second plan, ou du moins uniquement pour servir l'Etat. L'économie est étroitement liée à l'Etat, avec un aspect protectionniste très clair. Enfin, les partis d'extrême droite partagent également un autre point commun à savoir la défense de la justice et de l'ordre, avec un système légal strict, de plus grandes peines et l'introduction ou réintroduction de la peine de mort. [...]
[...] En effet, un parti politique sous-entend généralement une pluralité de problèmes et de demandes, et non un seul. C'est pourquoi le terme utilisé ici, parti à problème unique, repose sur une définition plus restrictive du terme parti politique mettant un problème au cœur de l'agenda politique de ce parti en question. Toutefois, cela sous-entend également que le parti est amené logiquement à disparaître lorsque ce problème est soulevé par les autres partis établis dans l'arène politique traditionnelle. La thèse du parti à problème unique est constituée de quatre postulats, prenant en compte la demande (à travers un électorat sans structure sociale prédéfinie et un problème unique qui se pose) et l'offre (à travers l'absence de programme idéologique et un problème universel). [...]
[...] De plus, on peut regretter un manque de vérification qualitative de la conclusion qu'il avance, à savoir la réfutation des quatre caractéristiques du parti à problème unique. L'auteur nous donne des indices, des pistes mais tout ceci reste qualitatif. D'autre part, ceci aurait été important de savoir plus en détail qui vote pour l'extrême droite, pourquoi, dans quel contexte. L'article datant de 1999, on peut regretter la non-prise en compte des résultats élevés de l'extrême droite en Europe, notamment à l'Est, et surtout les élections de 2002 en France qui auraient pu enrichir très nettement ce texte. [...]
[...] En Belgique, seulement 1/3 de l'électorat du Vlaams Blok a cité cet argument en 1995, juste devant les raisons liées au sentiment anti-partis et sentiment nationaliste/pro-Flamand Le thème de l'immigration n'est ainsi pas unique, mais peu selon les périodes, être plus ou moins prédominant. Après la question de l'immigration, thème unique ou non, se pose la question de l'électorat de l'extrême droite, et ainsi savoir si l'électorat est statique ou non L'électorat de l'extrême droite : Un électorat homogène? L'auteur montre que l'électorat extrémiste à droite n'existe pas vraiment, ce qui semble valider la thèse du parti à problème unique. [...]
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