Le savant et le politique, p197-198 - Max Weber

Résumé du document

Il peut arriver que les citoyens aient le sentiment de ne pas être bien représentés par ceux qu'ils ont démocratiquement élus pour défendre des idées, mais qu'au contraire, ceux-ci agissent uniquement dans leur intérêt propre. Dans une démocratie, les représentants des citoyens sont issus « du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Leur ambition doit être celle d'améliorer la condition de ceux qui les ont amenés à la tête du système politique, d'être fidèle aux courses qu'ils défendent ainsi que d'assumer la responsabilité de leurs actes. Cette mission, désintéressée, qui est de modifier, d'améliorer l'ordre établi par l'action politique est difficile. Pourtant, nombreux sont ceux qui souhaitent accéder aux plus hautes sphères du pouvoir. Mais le désir du pouvoir peut céder sa place au désir de puissance ou l'apparence a plus de poids que l'action politique vraie.

Extraits

[...] L'auteur cherche à nous mettre en garde contre ses pratiques ainsi que la vision de la politique qu'il véhicule. V - L'effet néfaste sur l'action politique En effet, Weber termine en nous mettant en garde contre l'image désastreuse que donne le démagogue de l'action politique. Pour l'auteur l'action politique est un acte important, nécessaire au développement d'une cité, à la bonne entente des citoyens. Weber critique la figure matamore qui joue avec le pouvoir à la manière d'un parvenu” ou celle de l'homme qui ne prend pas la politique pour un sujet sérieux, un irresponsable qui joue avec les pouvoirs dont il dispose. [...]

[...] Cependant, il n'en est pas de même pour l'homme politique. II - La vanité de l'homme politique L'homme politique est celui qui représente l'intérêt des citoyens et inévitablement le sien propre puisqu'il est également citoyen. Il doit agir au mieux pour ceux qui l'ont élu, mais aussi par le pays qu'il représente ; son action sert le bien de la communauté. Il porte en lui le désir et la volonté de faire changer les choses, de modifier l'existant et ne pas céder au conformisme. [...]

[...] Quelle image à l'homme politique vaniteux et comment agit-il ? Quelle image donne-t-il de la politique ? L'homme politique vaniteux accorde davantage d'apparences à l'impression qu'il peut faire sur les autres qu'à ses actes. De ce fait, il caricature la politique. IV - L'homme politique est vaniteux Le démagogue est un homme politique qui a besoin de se mettre au premier plan, d'être adulé et aimé de la foule afin d'avoir le sentiment de jouir d'une puissance plus grande. Pour cela, il flatte la foule, il lui donne ce qu'elle veut avoir et non ce qu'il faudrait qu'elle ait. [...]

[...] III - Les péchés de l'homme politique Nous avons vu par quels moyens se manifeste la vanité sur l'homme politique, c'est-à-dire un désir de puissance qui l'incite à servir son propre intérêt. Mais outre cela, pour Weber, le fait de vouloir se mettre au premier plan le pousse à commettre deux péchés qui mettent à mal l'action politique. Pour l'auteur, le premier péché est de ne défendre aucune cause. En effet, sans éthique de la conviction, l'action politique perd de son sens, sa raison. La conviction est nécessaire à l'action. Son projet, sans idée, l'homme politique n'a aucune raison d'être. [...]

[...] Weber émet l'hypothèse que personne n'en est entièrement privé. Il est vrai que la vanité est propre à l'homme puisqu'elle suppose une conscience de soi, la capacité de pouvoir dire je ainsi que d'être libre d'accomplir une action et de la juger. De ce fait, admirer son propre travail ou sa personne semble être typiquement humain. De plus, l'humain étant par nature perfectible, il semble que personne ne puisse être exempt de vanité. La perfection absolue n'existe pas, l'homme sans défaut n'est pas réel et heureusement. [...]