En 1919 est publié Le savant et le politique, écrit par Max Weber, sociologue allemand du début du XXe siècle. Cet ouvrage est la transcription et la compilation de deux conférences prononcées à Munich par Weber. Le premier des deux discours, prononcé le 7 novembre 1917, c'est-à-dire dans un contexte de guerre à l'issue encore incertaine, traite de la profession scientifique. Weber prononce sa seconde conférence, intitulée « Le métier et la vocation d'homme politique », le 29 janvier 1919, alors que l'Allemagne est sortie vaincue et humiliée de la guerre. Dans ce texte, il développe sa vision de l'État, seul détenteur de la violence légale légitime, et sa vision des hommes politiques le composant.
[...] Mais cette activité secondaire ne suffisait plus au prince qui avait besoin de collaborateurs entièrement dévoués à sa personne et qui feraient de la politique leur activité principale. C'est comme cela que la politique est devenue une profession principale. Ces nouveaux hommes politiques professionnels se mettent au service de leur chef. Ils n'ont pas l'ambition de le remplacer et ils se lancent dans la bataille politique pour défendre ce chef. Ils gagnent et occupent leur vie grâce à la gestion des intérêts politiques des princes . [...]
[...] Weber fait alors une comparaison entre le parti politique et l'entreprise privée. L'assemblée des actionnaires n'a aucune influence dans la gestion des affaires, tout comme les fonctionnaires spécialisés n'ont pas d'influence, car c'est au final le ministre qui prend la décision. Les membres du conseil d'administration, décidant de la politique de l'entreprise, ne font que donner les directives économiques et nommer des personnes capables de gérer techniquement les affaires, ce dont ils sont incapables. Il se passe la même chose pour l'État actuel, les ministres responsables des administrations n'ont pas de compétences techniques, et les fonctionnaires spécialisés sont vus comme de simples exécutants. [...]
[...] Le premier moyen indispensable est un État major administratif (p.129) qui est composé de sujets agissant en obéissant au chef. Cette obéissance est conditionnée par deux motifs d'intérêts personnels que sont la rétribution matérielle et l'honneur social. Ainsi, c'est la crainte de perdre ces avantages qui justifie leur obéissance et leur solidarité au chef, et non la coutume, le charisme ou la légalité. Ensuite, l'État a besoin de moyens matériels de gestion (p.129), c'est- à-dire que les sujets doivent bénéficier des biens matériels nécessaires pour exercer la force physique. Cela conduit Weber à distinguer deux types d'administration. [...]
[...] En parallèle, il y eut aussi une ascension des conseillers du prince. Notamment, l'arrivée des régimes constitutionnels rendit nécessaire un corps politique unifié sous l'autorité d'un seul homme d'État. Ainsi, un corps administratif collégial se constitua et siégeait sous la présidence du prince, qui prenait seul les décisions. À côté de ce corps, le prince avait recours à un cabinet, composé d'hommes de confiance, qui lui apportait une aide à la décision en réponse aux avis des instances officielles. Le prince voulait ainsi échapper à la prise de pouvoir des fonctionnaires spécialisés et garder le pouvoir de décision. [...]
[...] L'État moderne a donc coupé les administrations de leurs moyens de gestion. Ensuite, Weber explique qu'un phénomène nouveau apparaît, qui essaye d'exproprier l'expropriateur des moyens politiques et du pouvoir politique : c'est la révolution qui voit de nouveaux chefs prendre le pouvoir et tirer leur légitimité du peuple. Weber donne alors une définition approfondie de l'État moderne, qui est un groupement de domination institutionnelle qui a monopolisé la violence physique légitime afin d'asseoir sa domination, et a donc réuni dans les mains des dirigeants les moyens matériels de gestion. [...]
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