A partir des années 1990, et notamment après la chute du mur de Berlin, symbole de la fin de la guerre froide, le système international semble être dans une phase de transition dans laquelle, selon les auteurs, la mondialisation joue un rôle prépondérant en instaurant la dialectique de l'intégration/exclusion.
Dans ce chapitre, Bertrand Badie et Marie-Claude Smouts remettent en cause la connotation toujours positive accordée à la notion d'intégration en s'appuyant sur le fait d'une part, que le concept d'intégration recouvre des processus multiples et d'autre part qu'il s'accompagne du phénomène contradictoire d'exclusion.
[...] Pour les auteurs c'est à l'aube de ce néo-régionalisme que la mondialisation dévoile son vrai visage en opposant au processus d'intégration, celui de l'exclusion, c'est-à-dire l'inégal accès aux biens et aux échanges. Ainsi, la prolifération des intégrations régionales à partir des années 70 s'expliquerait par un réflexe défensif contre l'émergence d'autres puissances régionales concurrentes, entraînant fatalement l'exclusion des États n'appartenant pas aux trois grands blocs de la triade et a fortiori des États n'appartenant à aucun espace régional. En dernier lieu, les auteurs, rappellent que régionalisation et globalisation, loin de s'opposer, vont de paire, et qu'elles engendrent deux phénomènes contradictoires : d'une part l'intégration, nécessitant une grande densité et diversité des échanges, un intérêt propre pour chaque État membre à cette intégration, et une véritable solidarité financière entre les espaces régionaux ; d'autre part l'exclusion qui découle du renforcement de l'inégal accès à la technologie dû à cette nouvelle forme d'intégration comme régionalisation. [...]
[...] S'appuyant très largement sur l'exemple de la construction européenne, les auteurs démontrent dans un premier temps qu'une intégration purement institutionnelle, bien qu'entraînant un abandon de souveraineté de plus en plus poussé de la part des États, est loin d'être suffisante, puisque celle- ci ne permet pas de procurer aux citoyens un sentiment d'appartenance européenne. Ainsi, les États seraient de plus en plus intégrés à un espace plus vaste, sans pour autant qu'il en soit de même pour leurs citoyens. Les auteurs expliquent cet échec en montrant que le mécanisme de spill over véritable étoile ayant guidé les pères fondateurs de l'Europe, s'apparente à une intégration négative par suppression des contraintes économiques, et non à une intégration positive par la définition d'un projet politique commun précis. [...]
[...] "Le retournement du monde, sociologie de la scène internationale", Bertrand Badie et Marie-Claude Smouts- chapitre V "La dialectique de l'intégration/exclusion" Auteurs Bertrand Badie : politologue français spécialiste des RI. professeur à l'IEP de Paris enseignant-chercheur associé au CERI Marie-Claude Smouts : professeur à l'IEP de Paris enseignant-chercheur associé au CNRS Résumé du chapitre 5 : La dialectique de l'intégration/exclusion. À partir des années 1990, et notamment après la chute du mur de Berlin, symbole de la fin de la guerre froide, le système international semble être dans une phase de transition dans laquelle, selon les auteurs, la mondialisation joue un rôle prépondérant en instaurant la dialectique de l'intégration/exclusion. [...]
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