Dans cet extrait de l'ouvrage Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives d'interprétation, Ian Kershaw, historien britannique et reconnu pour ses travaux sur l'Allemagne nazie, cherche à faire resurgir la réelle nature du nazisme c'est-à-dire le conditionnement de sa naissance, de son développement autant dans un contexte national qu'international. Reprenant les grands schémas d'analyse, c'est-à-dire les théories fascistes et totalitaires, il s'interroge sur leur validité et leur capacité à expliquer l'essence de l'Allemagne Nazie. Afin de répondre à ses objectifs l'auteur va successivement reprendre les objections faites aux différents modèles explicatifs pour mettre en avant sa propre conclusion concernant l'analyse du nazisme comme système totalitaire, puis comme système fascisme pour enfin soulever l'unicité du phénomène nazie.
Après avoir constaté les objections faites aux différentes analyses, l'auteur en conclut que le concept de totalitarisme ne représente qu'un intérêt restreint quant à l'explication du nazisme.
[...] À ce sujet Ian Kershaw nous dit que cet hitléro-centrisme met de côté l'examen des manifestations politiques en comparaison avec d'autres dictatures, et n'explique pas la radicalisation du régime. Les distinctions entre nazisme et fascisme ne peuvent être faites qu'à partir de l'étude idéologique, politique sociale et économique de l'Allemagne de l'ère industrielle et pas seulement à partir de l'examen de son chef . En effet Hitler a été aussi influencé par ces critères externes les mêmes qui ont pu influencer selon Ian Kershaw le développement du nazisme. Depuis la fin du 19e siècle, l'irruption des masses dans le jeu politique perturbe les conditions traditionnelles d'exercice de celui-ci. [...]
[...] La première critique des auteurs s'adresse à la conception marxiste du fascisme c'est-à-dire la mise en avant du critère économique pour décrire les systèmes fascistes. De ce fait, cette optique enlève toute sa nature au nazisme puisqu'elle confond capitalisme, peut être excessif, aux barbaries de l'Allemagne Nazie. Cette interprétation est donc jugée trop vague. Une autre critique totalement opposée réduit l'analyse des systèmes fascistes à l'Italie et à l'Allemagne au motif que ces pays sont les seuls à avoir un assez haut degré de développement et d'autosuffisance pour être qualifiés comme tel. [...]
[...] Notamment le fait que ce rapprochement ne peut être valable que durant la période stalinienne de l'URSS puisqu'on peut retrouver uniquement ici des similitudes comme par exemple le culte du chef. Ces auteurs admettent un rapprochement possible concernant la politisation de l'existence sociale en URSS et en Allemagne afin de comprendre les mouvements d'opposition dans un système total au sens où tout est contrôlé par le parti. Ian Kershaw est gêné par le fait que le nazisme soit inévitablement rattaché à l'Union Soviétique en ce qu'elle est un système total et il est donc réticent à ce mode d'analyse. Ian Kershaw avance ensuite la conception du nazisme comme fascisme. [...]
[...] Réflexions générales sur les concepts de ‘totalitarisme' et de ‘fascisme' in Ian Kershaw. Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives d'interprétation Dans cet extrait de l'ouvrage Qu'est-ce que le nazisme ? Problèmes et perspectives d'interprétation, Ian Kershaw, historien britannique et reconnu pour ses travaux sur l'Allemagne nazie, cherche à faire resurgir la réelle nature du nazisme c'est-à-dire le conditionnement de sa naissance, de son développement autant dans un contexte national qu'international. Reprenant les grands schémas d'analyses c'est-à-dire les théories fascistes et totalitaires, il s'interroge sur leur validité et leur capacité à expliquer l'essence de l'Allemagne nazie. [...]
[...] Face aux démocraties libérales en crise, les années 1919-1939 voient la mise en place de régimes politiques d'un type nouveau, qui ont précisément pour vocation l'encadrement de ces masses, mais qui sont aussi issus des conséquences de la guerre de 1914-1918.Ces régimes ne sont pas de simples dictatures, puisque l'Etat entend exercer un pouvoir et un contrôle total de la société, y compris des individus dans la totalité de leurs activités. Après les déceptions et les humiliations de l'après-guerre, avec la crise économique et sociale et les difficultés économiques de l'après-guerre renforcées par la crise de 1930, les pays connaissent le chômage, l'inflation. Mais aussi avec la crise politique et morale de la République de Weimar qui est discréditée et la politique d'austérité menée qui suscite des mécontentements dans la population. Il y a donc un contexte favorable à la conquête du pouvoir dont Hitler va se saisir. [...]
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