A l'heure où les citoyens semblent de plus en plus désintéressés par la politique, les leaders les plus opportunistes tentent de parler en leur nom afin de rassembler les foules derrière eux avec, trop souvent, le dessein égoïste d'une prise de pouvoir individuelle. Ce populisme, c'est-à-dire l'appel au peuple, constitue une figure de style largement usée par le temps, de sorte que sa connotation péjorative est désormais inévitable.
En effet, derrière ce terme se cache en réalité un affront direct contre les élites gouvernantes qui conduit Mastropaolo à qualifier d'antipolitique l'attitude de certains partis. Ainsi, comment de nouveaux acteurs ont réussi, grâce à une idéologie antipolitique, à intégrer le marché politique au point d'en changer le visage ?
[...] Quatre hypothèses sur le succès de la droite antipolitique in Olivier Ihl et al., dir., La tentation populiste au cœur de l'Europe, Paris, La Découverte p.55. Mastropaolo, Alfio. Quatre hypothèses sur le succès de la droite antipolitique in Olivier Ihl et al., dir., La tentation populiste au cœur de l'Europe, Paris, La Découverte p.62. [...]
[...] Si par ce texte court il ne pouvait ni ne voulait évoquer toutes les hypothèses de cette montée de la droite antipolitique, le rôle de ses leaders m'apparait pourtant comme déterminant. En effet, les politiciens ne se destinent plus (jamais diront certains) à chercher les meilleures solutions pour un peuple qui les a élus. Au contraire, l'ascension vers les plus hautes sphères de la société est devenue leur priorité offrant à la droite antipolitique, opportuniste, la formalisation d'un programme qui se fonde, non pas sur un savoir ancestral, mais sur les ratés de ses adversaires. [...]
[...] C'est par l'effet du renoncement des forces traditionnelles (la droite, poursuivant sa ligne de conduite, et ayant réussi à imposer le point de vue libéral, ne fait plus rêver), et pas seulement du contexte, économique notamment, difficile, que la droite antipolitique apparait donc comme le remède à une uniformisation inquiétante de l'offre politique. En plus de cette convergence, Mastropaolo s'appuie sur deux auteurs qui n'ont laissé personne indifférents par leur théorie sur le cartel- party, c'est-à-dire le parti entendu comme entreprise politique en lien étroit avec l'Etat, à savoir Richard S. Katz et Peter Mair, une théorie dynamique qui conduit les partis à conclure entre eux des accords qui faussent le jeu du marché politique afin de ne pas en être éjecté. [...]
[...] La hausse du niveau de vie, et la prise de conscience de l'importance de son entretien poussent les individus à limiter leurs mobilisations collectives. Un courant minoritaire soutient d'ailleurs la thèse que cette baisse de la participation serait le fruit de son bon fonctionnement, courant rejoint, étrangement, par de nombreux hommes politiques Mais, il faut noter que face à ce manque d'engouement généralisé pour la politique, les institutions en place n'ont offert que du vent, ceci afin d'endormir des citoyens qui n'ont jamais été aussi éveillés. [...]
[...] C'est cela qui fait dire à Mastropaolo que le sentiment antipolitique se propage depuis le cœur même de la politique traditionnelle car, touché au plus profond de lui-même lorsqu'il est abusé, le citoyen se voit offrir, par la droite antipolitique, un pont d'or vers une redéfinition de règles qui ne le satisfait plus, un pont auquel il veut encore croire. Ainsi, Mastropaolo, par ses quatre arguments-hypothèses développés en amont, démontre solidement comment de nouveaux acteurs politiques ont réussi à acquérir des galons en usant de stratégies antipolitiques prônant l'affrontement contre les élites en place. Une fois le titre replacé dans son contexte, les trois dernières hypothèses s'apparentent à des leurres qui viennent plutôt soutenir la première, la seule selon moi, la trame de fond répétitive étant : l'uniformisation de la politique pousse à son mépris. [...]
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