politiques, urbanisation, istanbul, Gülçin Erdi Lelandais, cultures et conflits, CNRS centre national de la recherche scientifique, ankara, culturelle, UNESCO, organisation des nations unies pour l'éducation la science et la culture, usage du droit, TOKI, EHESS, sociologie, Erving Goffman
Chercheuse au CNRS postdoctorale, Gülçin Erdi Lelandais travaille principalement sur les formes de politisations et de résistances sociospatiales et identitaires, face aux transformations urbaines, notamment à Ankara et Istanbul, en Turquie. Ses publications s'inscrivent donc dans l'étude des mouvements altermondialistes turcs, dans le prolongement de sa thèse soutenue en 2006 à l'EHESS . Ayant étudié le champ militant sur un fond de crise politique en Turquie, elle publie quatre ans plus tard dans la revue Culture et Conflits, Quartiers de contestation... quartiers d'exclusion : politiques d'urbanisation et résistances populaires à Istanbul.
[...] La vétusté qui en découle permet de justifier légalement la nécessité de rénovation, concédée par les Roms en principe, mais pas dans sa forme, qui interpelle également des acteurs internationaux donnant plus de force à la légitimation d'une alternative démocratique participative. La municipalité a donc donné le change pour gagner du temps jusqu'à l'arrivée des bulldozers en janvier 2009. Ces deux stratégies de légitimation, ont alors en commun, non pas d'institutionnaliser les conflits, mais de construire les conditions de la prise en compte des discours profanes comme base de l'action publique. Sources Les sources utilisées par Gülçin Erdi Lelandais articulent à la fois observations, exemples concrets et analyse documentaire. [...]
[...] De plus, elle s'attache timidement à l'internationalisation du processus de décision par la transnationalité de certaines mobilisations, attirant des acteurs internationaux pour faire pression sur les acteurs publics. Cette dernière thématique reste dans l'esprit de son premier domaine de recherche, l'altermondialisme, dans lequel s'insèrent les mouvements sociaux urbains refusant la fragmentation et l'usurpation des territoires par le capitalisme mondialisé. D'autre part, elle s'approche de la sociologie en analysant le lien entre l'espace et l'identité dans l'esprit d'Erving Goffman, pour qui, dans une métaphore théâtrale, le cadre matériel est porteur de significations pour les individus qui s'y mettent en scène. [...]
[...] D'abord, la question de la connivence des acteurs publics, principalement le Gouvernement et TOKI, est largement analysée, mais elle omet celle avec le secteur privé. Or, la privatisation de l'espace public permise par les partenariats entre les institutions publiques précitées et des entreprises privées pose un problème de dépossession de l'espace public, également en Turquie. TOKI a en effet donné des terrains publics à des promoteurs privés dans le but de les valoriser et partager les bénéfices d'après Yasar Adanali, chercheur et activiste. [...]
[...] Par sa méthodologie se voulant précise par une étude de cas des quartiers et de leurs stratégies, elle permet de comprendre la logique commune des mobilisations-résistances sociales et leurs ressorts culturels différenciés. Au-delà de l'aspect descriptif, elle invite plus subjectivement le lecteur à percevoir les mouvements sociaux comme l'expression d'un problème et non d'une menace afin d'inciter les acteurs publics au dialogue pour trouver des solutions à moindre coût. Il s'agit aussi de rétablir la confiance entre les habitants socialement et politiquement désarmés et les institutions politiques technocratiques qui détiennent, à tort, le monopole de la définition des problèmes sociaux. [...]
[...] Les acteurs de la société civile et les institutions publiques s'affrontent d'abord et négocient ensuite, dans un processus inversé opaque où la concertation en amont des populations est absente. Dans une même logique accusée d'être peu démocratique et non compréhensive, la stratégie de décrédibilisation voire de répression des mobilisations en aval est alors employée par les acteurs publics, toujours justifiés par l'intérêt général et la sécurité nationale sous l'égide d'organisations nationales comme TOKI, voire internationales comme l'UNESCO. Les solutions proposées pour ces populations sont ensuite, à l'image du manque de prise en compte des intérêts locaux, de court terme autour d'indemnisations et de relogements en périphérie sans réflexion sur leurs perspectives d'avenir. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture