Le 22 juillet 1959, André Malraux prend le titre de ministre d'État chargé des Affaires culturelles en stipulant que "le ministère chargé des Affaires culturelles a pour mission de rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des oeuvres d'art et de l'esprit qui l'enrichissent."Ainsi, il s'agit d'assurer à tous le même accès aux biens culturels et, en 1981, l'arrivée de la gauche au pouvoir avec Mitterand, Président de la République, et Lang, comme ministre de la Culture, amène une continuité certaine de la politique de Malraux mais aussi conduit à une triple rupture que nous étudierons un peu plus tard. Les débats suscités tout au long du dernier demi-siècle par les politiques culturelles mises en œuvre depuis la création du ministère des Affaires Culturelles au début des années 1960, méritent d'être mieux connus. En effet, aujourd'hui elle est objet d'un large consensus au sein de la société française; la politique culturelle est souvent présentée comme un élément constitutif de "l'exception française".
Sous quelles perspectives les gouvernements de la République depuis Malraux se définie le devoir de politique culturelle ?
[...] à tous pour montrer la guerre en fait notamment, engendrant alors cette culture de masse qu'ils pensent néfaste. Ces deux détracteurs voient dans tout ça un effacement de la déconcentration culturelle au profit de l'épanouissement individuel. Après avoir observé les bienfaits et les méfaits, selon ces trois auteurs que sont Girard, Poirrier puis Fumaroli, des politiques culturelles des gouvernements français depuis 1959, nous verrons dans un second temps en quoi la culture est-elle devenue économique Girard, dans le document voit, dans l'insertion de la modernité économique, une rupture conceptuelle. [...]
[...] ) Selon un autre auteur cité par Poirrier, Allan Bloom, intégrer la culture des minorités contribuerait la confusion des genres. Même une enquête publiée par le ministère indique l'échec de la démocratisation culturelle et le maintien de barrières sociales, matérielles et symboliques limite l'accès à la culture dite classique Mais là où la critique est la plus virulente, c'est au sujet de la culture de masse qui, selon Poirrier mais surtout selon Fumaroli, s'est développée grâce (ou plutôt à cause ici) avec l'élargissement du champ d'action culturel. [...]
[...] Aussi, la télévision d'Etat, ou docile aux voeux de l'Etat, ne peut et ne veut connaître qu'un seul public, le public robot Il remet donc en cause la légitimité du ministère culturel en souhaitant un Etat modeste qui resterait à une sphère patrimoniale; le ministère aurait deux seules fonctions : la préservation du patrimoine et la diffusion démocratique de l'art. De plus, il souhaiterait passer par l'éducation artistique Dissolution de l'art dans la culture, instrumentalisation politique de la culture par un ministère qui est à la botte des créateurs et l'importance excessive accordée à la médiatisation : voici alors les principales critiques faites aux ministères de la Culture depuis 50 ans. La fin donc de la politique culturelle est annoncée, celle qui fut initiée par Malraux, mais aussi celle dont l'État en général assure la gestion. [...]
[...] En effet, aujourd'hui elle est objet d'un large consensus au sein de la société française; la politique culturelle est souvent présentée comme un élément constitutif de "l'exception française". Sous quelles perspectives les gouvernements de la République depuis Malraux se définirent le devoir de politique culturelle ? Afin de répondre le plus précisément à cette interrogation, nous nous pencherons sur trois oeuvres : Les politiques culturelles d'André Malraux à Jack Lang : ruptures et continuités, histoire d'une modernisation d'Augustin Girard; La politique culturelle en débat, anthologie, 1955- 2005 de Philippe Poirrier; enfin, L'Etat culturel : essai sur une religion moderne de Marc Fumaroli. [...]
[...] En outre, Poirrier évoque une anecdote qui confirme ses dires. Celle de Jack Lang à Mexico qui parle alors de résistance culturelle face à l'impérialisme financier et intellectuel puis il parle de la création (culturelle?) devant faire office de moteur de la renaissance économique Il voit là une absence d'articulation profonde entre le projet politique et une représentation de la culture au service de la démocratie et il dénonce cette absence. L'Etat serait un pourvoyeur universel de loisirs de masse et de produits de consommation selon Fumaroli et il voit même l'Etat- Providence comme concurrent du marché culturel. [...]
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