La polis grecque et la création de la démocratie, Cornelius Castoriadis, histoire et politique, citoyenneté grecque, Benjamin Constant, capacité politique, espace public, société athénienne
Cornelius Castoriadis est un penseur politique du XXe siècle qui s'est inspiré du modèle de la démocratie grecque antique pour repenser l'autonomie dans la démocratie moderne. Il a cette théorie que les sociétés, à un moment donné, peuvent décider des institutions qu'elles veulent créer. Cette création peut être novatrice et originelle. Elles vont être liées à une création imaginaire. Il va contre les idées de Constant mais reste pourtant critique des idées de Rousseau. Dans son article "La polis grecque et la création de la démocratie" (1986), il se penche sur la démocratie grecque antique et se questionne sur le lien qui existe entre "l'histoire et la politique".
[...] Trois aspects vont marquer Castoriadis au sein de la démocratie : le refus d'être représentés (ex. Le juge est un utilisateur , pas un expert, il est tiré au sort), ce qui enlèverait tout pouvoir aux citoyens ; la politique est vivante, les Grecs ne croient pas en la science politique ; c'est le tout pour le tout, la communauté politique souveraine s'oppose véritablement à une institution distincte , donc l'instauration d'un État n'est pas envisageable. Ainsi, Castoriadis fait l'éloge d'une communauté politique qui discute à l'agora, puis qui se réunit à l'ecclésia pour prendre des décisions à l'unanimité. [...]
[...] De plus, l'auteur aborde la tragédie, et cite pour exemple Antigone comme pièce maitresse de la dimension politique de la tragédie . Antigone soulève les problèmes existants au sein de la démocratie grecque, notamment le manque de réflexion sur les décisions prises. Pour conclure, Castoriadis prend la démocratie grecque comme démocratie authentique, mais aussi comme un germe . En effet, la chute d'Athènes montre les faiblesses d'une démocratie qui n'était pas parfaitement mise en place. Il incite les citoyens des démocraties modernes à s'engager davantage dans la vie politique. [...]
[...] Pour inciter à la participation, les Grecs reconnaissent l'erreur politique des citoyens, qui peuvent se corriger . L'auteur estime que cette possibilité est la preuve d'une institution efficace d'autolimitation . Les risques liés à la démocratie Pour autant, Castoriadis met en garde sur la démocratie : en tant que régime de l'auto-limitation , le régime démocratique grec antique doit constamment être surveillé et contrôlé, au risque que la démesure (hubris) s'impose. Par ailleurs, Castoriadis revient sur la chute d'Athènes, inévitable, semble-t-il, puisque la démocratie représente nécessairement des risques, voire une fin tragique . [...]
[...] Par ces constats, l'auteur considère que l'attitude des Grecs ne se rencontre pas dans toutes les époques, c'est très rare. Pour commencer, il prend l'exemple et les conséquences découlant de l'exclusion de la religion. En effet, la religion n'a pas, dans la Grèce antique, un impact tel qu'il existe avec le christianisme par exemple. Les hommes, n'espérant pas une vie après la mort , ne sont soumis à aucune force, et sont maitres de leurs propres lois. Ordonner le monde est comme une mission qui est laissée aux hommes. [...]
[...] Dans son article La polis Grecque et la création de la démocratie (1986), il se penche sur la démocratie grecque antique et se questionne sur le lien qui existe entre l'histoire et la politique . La société grecque athénienne, la première société autonome Castoriadis s'appuie sur la démocratie grecque antique, tel qu'elle est idéalisée dans les manuels d'histoire, se rapprochant d'une démocratie parfaite avec des institutions presque éternelles. Cependant, Castoriadis la considère comme un germe dans lequel ce sont les auto-institutions qu'il faut notamment observer. [...]
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