Lutter contre les formes de domination, implique pour le mouvement anarchiste une certaine ligne de conduite. L'uniformité et la visibilité de celle-ci se sont heurtées à la division des militants quant aux méthodes et stratégies à adopter pour combattre l'ennemi commun. La querelle tourne autour de la question de savoir si le recours à la violence est justifiable et légitime. Or, sans soutien populaire, l'anarchisme serait condamné à la clandestinité et au sectarisme, soit à la mort du rêve d'instaurer à terme une société anarchiste. Celui-ci peut-il recourir à d'autres alternatives que la violence ? Comment lutter sans violence, contre l'ennemi désigné, l'État, qui possède en ses mains, le monopole de la violence légitime ?
[...] de Cleyre, De l'action directe D'espoir et de raison : Ecrits d'une insoumise, p 137-159 Ibid, p 141 Ibid, p 157 F.Bugnon, Berton Germaine : une criminelle politique éclipsée Nouvelles questions féministes p 68-85 V. de Cleyre, L'assassinat de Mc Kinley du point de vue anarchiste D'espoir et de raison : Ecrits d'une insoumise, Montréal, p 194-197 M.Ragon, Dictionnaire de l'anarchie, Albin Michel p 102 V. de Cleyre, L'assassinat de Mc Kinley du point de vue anarchiste D'espoir et de raison : Ecrits d'une insoumise, Montréal, p 196 Ibid, p 197 A. [...]
[...] En dehors de ces considérations, il est intéressant d'étudier la position des anarchistes vis-à-vis de l'acte en lui-même et de la solidarité à apporter ou non à la responsable. Craignant à terme de perdre toutes chances de pouvoir mener un projet politique crédible, le mouvement anarchiste n'a pas approuvé le crime dans l'absolu, mais ne l'a pas condamné non plus. Cet exemple caractérise assez bien la difficulté du mouvement anarchiste à se positionner par rapport à ce type d'action directe, de surcroît quand celui- ci est revendiqué par des anarchistes isolés. [...]
[...] La démocratie représentative symbolise cet état de passivité dans lequel nombre d'individus ont espéré et cru en vain. Elle montre l'échec des gens qui ont voulu le changement par les urnes : Presque toutes les lois originellement conçues pour le bénéfice des ouvriers sont devenues une arme entre les mains de leurs ennemies, ou bien sont restées lettre morte, sauf lorsque le prolétariat et ces organisations ont imposé directement leur application. Dans la pratique, l'action directe peut prendre plusieurs visages. [...]
[...] Cette forme extrême est discutée dans les textes de Fanny Bugnon[4] et de Voltairine de Cleyre[5]. La première met en exergue le récit du procès de l'anarchiste Germaine Berton, coupable du meurtre de Maurice Plateau, chef des Camelots du roi[6]. Le procès a pris une tournure toute particulière du fait du sexe de la meurtrière. Cet acte éminemment politique, revendiqué comme tel, commis de surcroît par une femme, posait le procès sous un angle différencié. En effet, les juges se trouvèrent devant un acte de violence mis au service d'un idéal politique. [...]
[...] La querelle tourne autour de la question de savoir si le recours à la violence est justifiable et légitime. La fin justifie-t-elle les moyens ? Employer la violence, n'est-ce pas agir de manière analogue à l'Etat ? Le mouvement anarchiste qui souffre au sein de la population d'une image violente et négative, ne risque-t-il pas d'accroître un peu plus le fossé entre l'idéal souhaité et les méthodes adoptées ? Or, sans soutien populaire, l'anarchisme serait condamné à la clandestinité et au sectarisme, soit à la mort du rêve d'instaurer à terme une société anarchiste. [...]
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