Friedrich Hayek est un philosophe et économiste de l'École autrichienne, promoteur du libéralisme contre le socialisme et l'étatisme. Hayek apparaît également comme un grand philosophe politique. Il s'inscrit dans la grande lignée des philosophes de la liberté. Aristote, les scolastiques, Locke, Hume, Burke sont ses références permanentes. Pour sa part, il présente la liberté comme l'absence de coercition, et réduit le rôle de l'Etat à la préservation des droits individuels.
L'étude d'un extrait de « La constitution de la liberté », publiée en 1960, nous permet de comprendre dans quelle mesure, Hayek privilégie particulièrement la notion de liberté, seule et unique manière d'accéder au progrès, et ce, au détriment de la notion d'égalité. Dans un contexte de guerre froide, Hayek nous explique ici la supériorité objective de la pensée libérale sur le socialisme.
[...] Les individus étant fondamentalement différents, les traiter également engendre forcément une aggravation de leur position initiale. Promouvoir l'égalité entre les individus apparaît à Hayek comme une grave atteinte à la liberté. Il critique donc vivement les individus qui s'indignent de l'héritage familial, et qui font en sorte que celui-ci se fasse le moins possible ressentir. Le progrès étant, comme nous l'avons vu auparavant, l'œuvre d'une certaine élite, ce serait aller contre le progrès que de forcer les individus à s'aligner les uns sur les autres. [...]
[...] Ici, l'auteur nous montre que les civilisations contemporaines sont contraintes à aller de l'avant, du fait de l'émergence d'une certaine jalousie de la part des pays pauvres. En effet, l'essor des communications créer une envie de la part des plus pauvres d'accéder toujours plus vite au progrès et créer donc une envie de forte redistribution des nouvelles technologies. Pourtant, Hayek met en évidence que la redistribution provoque un certain ralentissement du progrès et, par conséquent un véritable cercle vicieux. De manière à éviter les conflits et à préserver la paix mondiale, nous sommes donc contraints à une certaine course au progrès devenue obligatoire. [...]
[...] C'est ainsi que nous pouvons citer ici Hayek (page 315) : l'impôt progressif va à l'encontre de ce qui constitue probablement le seul principe universellement reconnu de justice économique : à travail égal, salaire égal Mais Hayek va encore plus loin dans son analyse et nous certifie que l'effet de cette politique fiscale sur l'incitation n'est pas l'effet le plus grave. En effet, Hayek dénonce l'impôt progressif comme étant la source principale de la perte des entreprises privées. Taxant particulièrement les hauts salaires, la progressivité de l'impôt n'incite en aucun cas l'épargne, elle- même nécessaire à la création d'entreprises privées. [...]
[...] Car Hayek souligne à de nombreuses reprises l'ignorance incontestable de l'homme, qui naît, dans une civilisation donnée et évolue dans celle-ci au grès de ses traditions et de ses institutions sans même se demander pourquoi il en est ainsi. Il profite donc du savoir des civilisations antérieures pour vivre dans un environnement en perpétuelle évolution. C'est en se basant sur cette inévitable ignorance de l'homme que Hayek justifie le recours à la liberté individuelle, de manière à laisser de la place à l'imprévisible, à ce que nul ne peut prédire (page 30). [...]
[...] De plus, il apparaît tout aussi inconcevable de remettre en question les politiques de promotion d'égalité des chances élaborées par l'Etat providence, et ce, que ce soit à l'époque où écrit Hayek ou de nos jours. En effet même les libéraux les plus convaincus de notre temps n'oseraient avancer de tels propos, alors même que ce concept est au cœur même de nos convictions démocratiques. La question de la progressivité de l'impôt est, pour sa part largement débattue dans nos sociétés comme a pu le prouver par exemple, notre président actuel en essayant de lancer une réforme fiscale avec la mise en place d'une TVA sociale. [...]
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