Iris Marion Young (02/01/1949 ; 01/08/06), professeur de Sciences Politiques à l'Université de Chicago depuis 2000, est une féministe convaincue, largement reconnue pour ces travaux portant aussi bien sur des théories de la justice , de la démocratie ou du féminisme.
Son parcours intellectuel montre bien que le féminisme est porteur d'une réflexion politique qui dépasse largement les rapports sociaux de sexe, tout en les incluant dans la réflexion politique. Si l'on analyse son parcours dans deux ouvrages importants, Justice and the Politics of Difference, paru en 1990 et Democracy and Inclusion, publié une décennie plus tard, on peut y retrouver une même préoccupation concernant l'inclusion démocratique et une critique de l'insuffisance de l'égalité des chances libérale, principalement dans sa variante rawlsienne.
S'insurgeant contre le faux universalisme de la position originale rawlsienne, qui commence à être remise en cause à l'intérieur même du camp libéral , Young sort rapidement de ce cadre pour penser les phénomènes d'exclusion sur la base de la domination et de l'oppression. Le problème de l'exclusion politique ne se limite donc pas à des problèmes de redistribution ou de reconnaissance, mais relève de la logique d'un système social, dont il s'agit de dévoiler le caractère dominateur et oppressif.
[...] Pour débuter ce texte, I.M Young constate que le souhait d'une universalité de la citoyenneté est représentatif de nos démocraties modernes.Ainsi,malgré que les inégalités demeurent, la citoyenneté permet avant tout aux individus de bénéficier des mêmes droits politiques.Pourtant, notre auteur remarque que malgré la mise en place de cette citoyenneté universelle, des inégalités subsistent entre les individus.Les explications données par les thèses marxistes permettent en partie de comprendre qu'il y a toujours eu et qu'il y aura toujours des inégalités, car la sphère économique échappe au contrôle des citoyens. L'objet de cet article est donc de montrer qu'au sein même de cette citoyenneté universelle, qui est censée promouvoir l'égalité de tous, demeurent de lourdes inégalités . Celles-ci seraient liées à la persistance de la domination par certains groupes sociaux qui auraient résisté à l'universalisation de la citoyenneté. [...]
[...] Le Multiculturalisme comme théorie politique, commentaire de Iris Marion Young, Polity and Group Difference: A critique of the ideal of Universal Citizenship, p.256-272 Iris Marion Young (02/01/1949 ; 01/08/06), professeur de Sciences politiques à l'Université de Chicago depuis 2000, est une féministe convaincue, largement reconnue pour ces travaux portant aussi bien sur des théories de la justice , de la démocratie ou du féminisme. Son parcours intellectuel montre bien que le féminisme est porteur d'une réflexion politique qui dépasse largement les rapports sociaux de sexe, tout en les incluant dans la réflexion politique. [...]
[...] Pour ces démocrates, seules l'inclusion et la participation de tous les groupes sociaux à la vie politique garantissent l'élaboration de décisions sages et justes de la part de nos représentants. Souhaitant dépasser cette dichotomie persistante entre universalistes et individualistes, notre auteur, à travers la pensée de B.Barber et de son ouvrage Strong Democracy, met en évidence que le meilleur régime démocratique est celui qui prend à la fois en compte les intérêts particuliers de chaque groupe social dans le domaine privé, et la citoyenneté, représentative de l'intérêt général. [...]
[...] Il est donc important que l'intérêt général soit défendu par tous.Ce point, notre auteur ne le nie a aucun moment.Mais, en prenant l'exemple de la maternité, I.M.Young met en évidence que les intérêts particuliers doivent également être défendus.Cf.p.267 : In my view an equal treatment approach on this issue in inadequate because it eitheir implies tha women do not receive any right to leave and job security when having babies, or it assimilates such garantees under a supposedly gender neutral category of disability Les revendications défendues par différents groupes sociaux ont ainsi permis de défendre les intérêts des individus en marge de la société, sans pour autant que les droits auxquels ils ont accédé ne compromettent l'intérêt général.Ils permettent, en effet, à une partie de la société, différente de la masse de pouvoir adapter leurs modes de vie marginaux à un ensemble de normes élaborées par et pour servir l'intérêt général. Notre auteur tient à revenir ici sur les trois majeures politiques mises en place pour aider les groupes sociaux les plus faibles à s'insérer dans un cadre de vie qui, jusque-là les rejetait.Cf.p.268 : I shall briefly discuss three : affirmative action, comparable worth, and bilingual, bicultural education and service. [...]
[...] I.M Young apparaît donc privilégier l'individualisme, dans le sens où elle souligne l'importance de prendre en considération les revendications de tous les groupes sociaux, sans pour autant s'écarter du fait que ces discutions peuvent permettre de servir l'intérêt général.Elle ne croit en aucun cas à une communauté où les hommes seraient tous identiques et refuse donc de concevoir une citoyenneté universelle. À l'heure où des revendications sociales éclatent à travers les revendications de divers groupes sociaux en France, l'oeuvre de notre auteur prend toute sa signification.Une classe dominante parait encore aujourd'hui dominer la sphère publique et les mesures qu'elle tente d'élaborer ne paraissent satisfaire quelle même. [...]
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