Cet essai a pour objectif d'analyser et de comparer cinq textes savants à contenu empirique et à ambition explicative. Il s'insère dans l'explication du social selon le mode de raisonnement défini par Jean-Michel Berthelot. Ce mode de raisonnement apporte-t-il la réponse au conflit entre la méthode qualitative et quantitative de la recherche ?
Le conflit entre la méthode qualitative et la méthode quantitative a fait l'objet de plusieurs travaux scientifiques au Québec et aux États-Unis. Selon Guba et Lincoln [1989 – cité par L. Groulx, 1997], l'opposition entre ces deux méthodes se situe à trois niveaux : (1) « ontologique, c'est-à-dire sur la définition de la nature de la réalité sociale ; (2) épistémologique : sur la relation entre le sujet et l'objet ; et (3) méthodologique : sur la conduite ou les règles à suivre pour connaître ou découvrir l'objet ».
Berthelot estime que cette « opposition si souvent reprise… entre données quantitatives et données qualitatives ne recouvre en fait aucun enjeu de connaissance…si seulement des enjeux divers de légitimité et de pouvoir » [Berthelot, 1990 :117 - cité par Imbeau, 2005 :244]. Pour Berthelot, au-delà des conflits méthodologiques et de la diversité des approches théoriques, l'explication du social se ramène à des schèmes d'intelligibilité, fondamentaux.
Il en identifie six : causal, fonctionnel, herméneutique, actanciel, dialectique et structural.
En vertu de leur potentiel explicatif, ces schèmes nous permettent de juger de la validité et de la pertinence d'une production savante du social.
À travers cet essai, nous tenterons tout d'abord de comprendre la démarche de Berthelot, ensuite, nous établirons une grille d'analyse pour enfin tirer les éléments différentiels entre les textes et ressortir l'explication.
[...] 267-308 HÉRITIER Adrienne [2002]. Public-interest services revisited”, Journal of European Public Policy, Vol.6, pp.995-1019. PIERRE, JON ET B.Guy PETERS [2000]. Governance, Politics and the State, Londres, New York, St. Martin's Press. PIRON, FLORENCE [2002]. défis éthiques de la modernisation de l'administration publique”, Éthique publique, Vol.4, n pp.31-43. POLLITT, Christopher et G.BOUCKAERT [2000], Public Management Reform : A Comparative Analysis, Oxford University Press. [...]
[...] Dans ce modèle de raisonnement, les deux entités A et B se schématisent comme suit: Figure n Ce schéma se traduit par la structure explicative suivante : A ρ B [Berthelot 1990:40] dans laquelle A et B constituent les entités d'étude et ρ la nature de la relation explicative qui unit les deux entités. Cette démarche scientifique est une matrice d'opérations permettant d'inscrire un ensemble de faits dans un système d'intelligibilité, c'est-à- dire d'en rendre raison ou d'en fournir une explication» [Berthelot Matrice opératoire [Tableau n0 La matrice opératoire ainsi expliquée, nous cherchons maintenant à comprendre les schèmes explicatifs La compréhension des schèmes d'intelligibilité de Berthelot Partant de la conclusion de Louis Imbeau : Pour un pluralisme explicatif en analyse des politiques [2005 :243-255] et du chapitre deux de Vincent Lemieux : Les schèmes d'intelligibilité du politique [1998 nous arrivons à la compréhension suivante des schèmes d'intelligibilité de Berthelot .1.- Le schème causal cherche à expliquer un phénomène en le mettant en relation avec d'autres facteurs. [...]
[...] Ces stratégies des privilégient, le resserrement des contrôles existants, une combinaison des réformes politiques et les pratiques managériales, l'introduction de la compétitivité et la réduction de la taille de l'État [Pollitt et Bouckaert, 2004:186-188]. Certains pays anglo-saxons comme l'Australie, l'Angleterre et la Nouvelle- Zélande sont classés comme étant ceux qui adoptent les stratégies de la mise en marché et de la minimisation. La France et l'Allemagne préfèrent la modernisation et un peu du maintien. Le Canada et les États-Unis se distinguent par le discours politique (de nature mise en marché) et des actions réelles des gouvernements (tendance à la modernisation)[Pollitt et Bouckaert :189-191]. [...]
[...] Notre raisonnement qui est aussi vrai repose sur la causalité structurelle. Nous pensons en termes de gouvernement du Québec qui est une structure .3.- Récapitulation et comparaison des textes du point de vue de la théorie, de la méthode et du schème explicatif [Tableau n0 Et la récapitulation sur fond d'explanans et d'explenandum de ces cinq textes se présente comme suit : 4.2 .4.- Analyse d'après l'explanans et l'explenandum [Tableau n0 Ainsi, nous avons présenté la comparaison des textes et leurs explications. [...]
[...] Dans ce cas, un phénomène B est saisi comme la résultante d'un système contradictoire, défini par l'existence de deux termes, A' et A'', à la fois indissociables et opposés [Lemieux .4.- Le schème actanciel veut rendre compte d'un phénomène en se référant aux actions et aux intentions d'un agent, d'un acteur social ou d'un individu ou groupes d'individus. Les valeurs de références, les visions, les logiques et les stratégies d'action, les décisions des individus ou groupes d'individus sont convoquées comme principes explicatifs. Les acteurs y sont reconnus dans leur rationalité comme dans leur subjectivité. Ici, B est passé comme la résultante du comportement des acteurs impliqués [Imbeau; 2005 :247] .5.- Le schème structural cherche les effets liés à des règles d'organisation standardisées ou les effets de structure qui donnent sens aux phénomènes sociaux. [...]
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