Fédéralisme, socialisme, antithéologisme, Mikhaïl Bakounine, philosophie, Marxisme
Le présent document est un extrait de Fédéralisme, socialisme et antithéologisme de 1895. Outre, son caractère posthume, il s'agit d'une proposition motivée au comité central de la Ligue de la paix s'inscrivant dans la partie écrite par Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine.
M. Bakounine est un philosophe russe révolutionnaire et théoricien de l'anarchisme. Il noue une solide aversion contre la contrainte extérieure aussi minime soit-elle envers l'Homme. Il milite contre l'État, la religion et la propriété en ce sens qu'ils ont en commun d'être le support de toute autorité extérieure, il a pu affirmer que "L'État, le Capital et Dieu sont les obstacles à abattre".
Il s'oppose ainsi à la théorie de l'État et du contrat social et plus globalement aux philosophes des lumières. Il n'épouse pas non plus la doctrine communiste de Marx. Effectivement, il est inconcevable d'aller dans le sens de l'État même temporairement jusqu'à la fin des luttes des classes, et cela, car nécessairement le pouvoir étatique est un système de domination utilisé contre le prolétariat et ne qui ne laissera jamais le prolétariat accéder au pouvoir. En ce sens, il juge la théorie de Marx, utopiste.
[...] « Il fut le prophète de l'État doctrinaire, comme Robespierre, son digne et fidèle disciple, essaya d'en devenir le grand-prêtre » (L.58 à L.62). Il tente de décrédibiliser ce qui a motivé Rousseau à fonder la doctrine moderne en établissant un raisonnement déductif selon lequel les traits de ses personnalités conduiraient à de mauvais fondements de cette théorie : l'exaltation sans autre objet que sa propre personne, le mensonge et l'hypocrisie. Il termine en plaçant Robespierre comme second Responsable si ce n'est au même pied d'égalité par l'entretien de la doctrine. [...]
[...] Selon la théorie du contrat, rester en vie serait une liberté. Ce que Bakounine dément très nettement : « Mais ce reste c'est la sécurité, jamais la liberté » (L.11.) Le cœur de la distorsion provient du fait que selon la théorie classique la liberté peut être morcelée, et c'est exactement ce que Bakounine critique : La liberté est indivisible. (L.12). L'individu est libre ou il ne l'est pas et le simple fait de retrancher une quantité infime de liberté conduit à affirmer qu'il n'y a point de liberté. [...]
[...] La première consiste à démontrer que la femme de Barbe-bleu avait à sa disposition un palais et une liberté pleine et entière de circulation au sein de celui-ci. À l'exception d'une seule pièce que son mari lui a interdit d'ouvrir. Le palais symbolise sa liberté et son mari représente l'État liberticide. L'auteur explique que l'existence d'une restriction de liberté conjuguée à la connaissance de celle-ci conduit l'individu à se focaliser précisément sur cette interdiction de sorte à faire abstraction du reste de la liberté. Cela détruit la liberté. [...]
[...] Cette vision verticale le conduit à expliquer la mécanique selon laquelle plus les libertés concédées par les individus sont élevées, plus le poids de l'État sera accru sur chaque individu pris isolément. (L.42.) et cela au nom de cette « fiction » que sont l'intérêt collectif, le droit collectif ou la volonté et la liberté collectives » (L. 43) autrement dit l'intérêt général. Si l'État m'empêche de voler autrui, l'État me l'interdit individuellement. Or si l'État empêche toute la société d'y procéder, il devra instaurer des mécanismes préventifs, répressifs et surtout globaux qui ne peuvent pas tenir des situations dans leur individualité. Ce qui mécaniquement est d'autant plus contraignant pour chaque individu. [...]
[...] L'auteur ne critique ni l'autorité ni la restriction en tant que telle, il critique les restrictions injustifiées et qui proviennent d'autrui. Pour lui, la seule personne légitime à se restreinte est soi- même, car il s'agit d'une manifestation de sa liberté. Toute restriction autre que la sienne, comme une aveugle obéissance n'est pas concevable et conduit à une aliénation. En revanche, ce que l'auteur ne dit pas explicitement, mais qu'il faut entendre c'est qu'une restriction objectivement justifiée conduit à ce que l'individu doté de raison se restreigne par lui- même et non par la contrainte. [...]
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