Armand Mattelart, "Histoire de l'utopie planétaire. De la société prophétique à la société globale" : étude de l'introduction

Résumé du document

Depuis la fin de la Guerre froide, les Relations Internationales sont étudiées sous un certain angle, celui de la mondialisation avec ce qu'elle implique en termes de paix mais également de domination et d'unification. En opposition à cette interprétation de la mondialisation en termes de politique globale, on trouve celle de la pluralité du monde impliquant la diversité, l'interdépendance voire même la guerre. On peut partir d'un constat : l'humanité qui est divisée en race, culture, religion, langue, peuple, classe, s'unifie. C'est, pour certains auteurs, par l'égalisation ou la mondialisation. Elle passe donc par le marché, la culture moderne occidentale et la démocratie libérale. Le monde serait donc en voie d'unification économique, culturelle et politique. Il s'édifierait alors une gouvernance globale comparée, par l'intermédiaire d'Organismes Internationaux, par les autorités étatiques ou par les ONG.

Armand Mattelart est un sociologue belge né en 1936, il est catholique et a été profondément marqué par la Seconde Guerre mondiale. Il débute sa carrière à l'université catholique du Chili à Santiago et reste jusqu'en 1973. Il travaille comme expert en développement social dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le développement et la FAO. Durant les trois années de la présidence de Salvador Allende, il participe de près aux projets de réforme des médias. De retour à Paris, il tire, en collaboration avec Chris Marker, un documentaire étonnant, La spirale, sur cette période de l'Unité populaire chilienne. Il gardera toujours une relation particulière avec le continent sud-américain, et fera de nombreux aller-retour au-dessus de l'Atlantique (nombreuses conférences et travaux avec les universités d'Argentine, Brésil et Mexique). Il sera par la suite, professeur associé dans deux grandes universités parisiennes dont Paris VIII, et expert aux Nations Unies (...)

Extraits

[...] Elle est présentée comme la plus aboutie des civilisations. Thomas More est donc probablement le plus grand précurseur de l'Utopie. On assiste par la suite à un développement très rapide de ce genre : les utopies de la Renaissance avec en plus de More, Rabelais, puis les Utopies de la période classique avec Cyrano de Bergerac ou Fénelon, puis les Utopies des Lumières qui vont vraiment marquer le genre utopiste avec par exemple Candide[9] de Voltaire ou encore L'île des esclaves de Marivaux. [...]

[...] Ainsi, nous pouvons nous interroger sur quelle est, d'après Amand Mattelart, l'histoire de la pensée occidentale sur la globalité ? Après s'être penché sur la quête de l'unité de l'humanité nous nous intéresserons à l'utopie mondialiste (II). I. La quête de l'unité de l'humanité. Après s'être penché que le fait que la religion était porteuse de l'unification du monde nous étudierons le concept de droit international et nous verrons également que le libre-échange est un concept fort de la mondialisation A. [...]

[...] L'idée de paix se développe alors surtout avec celle de coopération ; après l'idéologie prolétarienne planétaire vient celle, toute wilsonienne, d'une internationale des États fondée sur la démocratie et l'indépendance dans la S.D.N. puis l'O.N.U. L'idée de paix se développe alors surtout avec celle de coopération ; après l'idéologie prolétarienne planétaire vient celle, toute wilsonienne, d'une internationale des États fondée sur la démocratie et l'indépendance dans la S.D.N. puis l'O.N.U. Le président Thomas Woodrow Wilson faisait figure de chef spirituel d' apôtre de l'idée de société des peuples ou encore de Moïse qui ferait passer les Nations vers la terre promise où les guerres seraient interdites et les blocus inconnus[13] La proclamation de ses 14 points ou propositions a marqué un tournant dans l'histoire du monde. [...]

[...] L'article premier précise le but de la nouvelle institution : contribuer à la paix et à la sécurité - Une idée développée sous la Révolution française. Dans un registre différent mais souvent complémentaire, les révolutionnaires de 1789 pensent l'unification du monde en termes de rayonnement de valeurs universelles à partir de la nation, qui a pour vocation d'extraire l'humanité entière de sa préhistoire. Les révolutionnaires ont suivi les idées des Lumières, ainsi ils prônaient l'égalité, le respect des droits de l'homme, la liberté Ils pensaient que si l'humanité suivait ces valeurs, elle évoluerait et laisserait ainsi une place prépondérante à la paix. [...]

[...] De retour à Paris, il tire, en collaboration avec Chris Marker, un documentaire étonnant, La spirale sur cette période de l'Unité populaire chilienne. Il gardera toujours une relation particulière avec le continent sud-américain, et fera de nombreux aller-retour au-dessus de l'Atlantique (nombreuses conférences et travaux avec les universités d'Argentine, Brésil et Mexique). Il sera par la suite, professeur associé dans deux grandes universités parisiennes dont Paris VIII, et expert aux Nations Unies. Il est l'auteur de nombreux ouvrages qui portent essentiellement sur les médias, la culture et la communication. [...]