Le thème de ce texte porte sur la démocratie participative et la problématique réside sur les raisons de cette résurgence contemporaine de l'idée de participation. La thèse qui est développée par l'auteur est l'existence d'un décalage entre l'importance des enjeux soulevés par la question de la participation, le consensus dont fait l'objet cette idée aujourd'hui et la pauvreté des concepts, des cadres théoriques et des moyens dont les acteurs disposent pour penser cette réalité nouvelle.
[...] Enfin, il critique l'instrumentalisation de ce nouveau concept par le champ politique qui entretient l'illusion d'une réelle participation démocratique. Une première limite des expériences de démocratie participative menées tient à leur échelle. La participation s'épanouit le plus souvent à l'échelle microlocale : la discussion avec les citoyens se trouve généralement réduite à des problèmes d'environnement immédiat et les participants y sont appréhendés comme des habitants plutôt que comme des citoyens ce qui influence la nature même de la délibération. Dans ces conditions, l'essentiel se joue dans des instances de négociation entre élus, sur lesquelles les habitants n'ont qu'une information et une prise très faible. [...]
[...] Pour cela, il retrace tout d'abord la progression de ce nouvel impératif dans le champ politique. En 1960, après ses premières formulations théoriques dans les mouvements de contestation américains radicaux, la notion de démocratie participative en France est tout d'abord pensée comme un instrument de contestation du système politique par des mobilisations associatives. Dans les années 1990, il y a un renouveau du thème de la participation des citoyens qui résulte cette fois-ci des élus politiques. C'est une notion floue, en ce sens où elle revêt plusieurs formes, plusieurs usages possibles. [...]
[...] Loic Blondiaux, "Le nouvel esprit de la démocratie" Loïc Blondiaux (1962) est docteur en science politique de l'Institut d'études politiques de Paris. Ses recherches portent sur les sondages d'opinion, l'histoire des sciences sociales et la démocratie participative. Le thème de ce texte porte sur la démocratie participative et la problématique réside sur les raisons de cette résurgence contemporaine de l'idée de participation, en France comme dans la plupart des autres pays occidentaux régis par des systèmes politiques représentatifs et dans la capacité de ce nouveau concept à dépasser les formes classiques de la représentation politique. [...]
[...] De même, à l'échelle européenne, la participation représente la norme dans le domaine environnemental. Parallèlement, l'auteur souligne l'émergence de groupe de professionnels de la participation qui va transformer l'organisation de la consultation des habitants en une affaire de spécialistes. Ces derniers contribuent à codifier ce champ d'activités, à en diffuser la nécessité, à imposer l'idée selon laquelle elles réclament un savoir-faire et des instruments spécifiques. On assiste donc à un double processus de professionnalisation et de normalisation de la participation entraînant le risque de contrôle de la participation au travers de savoirs tels que l'art de communiquer. [...]
[...] La démocratie participative est aujourd'hui toujours conçue comme un complément de la démocratie représentative et jamais comme un substitut possible. Pour l'auteur, la démocratie participative ne serait que simulacre où l'absence d'articulation juridique entre les participants et la décision met en jeu la crédibilité de ces dispositifs Loïc Blondiaux développe donc dans ce texte le paradoxe que pose la démocratie participative à l'heure actuelle faisant place à une triple suspicion autour des élus extrêmement ambivalents ;des experts, perdus par ces dispositifs ; et des citoyens profanes qui y voient souvent des simulacres de démocratie. [...]
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