Lobby, juif, Jim Cohen, groupes de pression
Aux Etats-Unis, et dans la culture Nord-Américaine dans sa globalité, les lobbys sont considérés comme des acteurs à part entière de la démocratie. Cependant, l'utilisation du terme « lobby » ne doit pas être restrictive et sous-entendre un type spécifique d'organisations qui, bien souvent, jouissent d'une image erronée auprès de l'opinion, une image se rapprochant, la plupart du temps, de celle d'un regroupement d'élites et de puissants dont les intérêts (mystérieux) sont tout à fait distincts de la population.
Il convient d'apprécier la réelle influence du lobby juif, dans un contexte strictement politique qui délaisse toute connotation ethnique ou religieuse et se met à l'abri de toute accusation d'antisémitisme, une suspicion constante qui se traduit, notamment, par une carence littéraire en la matière. Ce premier objectif permet à l'auteur d'introduire le véritable dessein qu'il poursuit, à savoir la recontextualisation de la politique étrangère menée par les Etats-Unis au regard des considérations dudit lobby ainsi que l'explication de la relation privilégiée entre les gouvernements israéliens et américains.
[...] C'est un autre débat . En attendant, l'AIPAC agit au niveau parlementaire grâce à une expertise scientifique dont l'aura semble reconnue. Aux Etats-Unis, l'absence de discipline de parti couplé au système présidentiel impliquant la non subordination des représentants envers le président, sont autant de facteurs qui conduisent les différents groupes de pressions à se tourner directement vers les membres du Congrès, plutôt que vers les hauts fonctionnaires ou les membres du gouvernement. Mais derrière cette façade d'un professionnalisme sans faille, se cache un aspect financier non négligeable. [...]
[...] Il aurait pu rajouter : « indépendamment de leurs propres idéaux ». Et J. Cohen de conclure que les élus qui se sont risqués à s'opposer ouvertement à l'AIPAC, en ont perdu leurs places. En témoigne, par exemple, l'histoire du représentant Earl Hilliard en Alabama qui, en votant contre une augmentation du financement de l'appui militaire à Israël, a été littéralement diabolisé dans les médias, la communication restant l'un des moyens d'action les plus radicaux et efficaces lorsque le lobby souhaite évincer l'un de ses détracteurs. [...]
[...] Le premier se base sur le constat empirique suivant : « tous les défenseurs politiques d'Israël aux Etats-Unis ne sont pas Juifs ». En effet, on trouve parmi eux, par exemple, les chrétiens évangélistes dont on devine l'intérêt de voir deux adversaires doctrinaires se livrer à une guerre dévastatrice. Le second puise sa source dans l'idée selon laquelle toutes les organisations juives ne soutiennent pas aveuglement Israël, seuls les professionnels du lobbying descellent, au delà des races et des ethnies, le réel enjeu politique qu'ils jugent bénéfique. [...]
[...] Cockburn & J. St. Clair (Eds.), The politics of anti-semitism, CounterPunch, Petrolia p. 99-117. Michael Massing, « Deal breakers », The American Prospect, vol n° mars 2002. Serge Halimi, Le poids du lobby pro-israélien aux Etats-Unis, Le Monde diplomatique, Aout 1989, p. 14-15. Stephen Zunes, Tinderbox : U.S. [...]
[...] Il n'a rien d'un usurpateur et maitrise, au contraire, le sujet dont il traite. Cependant, il convient de se demander quelles sont les solutions qu'il propose, véritable point sur lequel des réserves sont souvent émises à l'égard de ces auteurs ambitieux aux thèmes délicats. Dans un premier temps, l'auteur fait état de l'écueil bipolaire inhérent à toute confrontation ouverte contre le lobby juif. En effet, on trouve d'un côté l'éternelle accusation d'antisémitisme envers les détracteurs du lobby et, de l'autre, un débat susceptible d'être repris par les anti-israéliens effectivement racistes. [...]
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