Le livre de John Holloway commence comme la vie de chacun : par un cri. Ce cri de désespoir, d'horreur, de rage, il le pousse devant la mutilation des vies humaines par le capitalisme. Pour lui, le constat est clair : le capitalisme a entraîné avec lui exploitation, déshumanisation, pauvreté, oppression, inégalités et injustices. Il cite quelques exemples mais précise rapidement que son but n'est pas de décrire les horreurs du capitalisme, déjà prouvées dans de nombreux ouvrages mais surtout dans notre vie quotidienne. Et pourtant, face à ces inégalités flagrantes, la majorité des gens en arrivent à accepter ce qui est et à reproduire leur propre subordination.
Ainsi, Holloway reprend la définition que fait Marx du travail et rappelle son caractère ambivalent, dual : entre le travail aliéné et le « faire », un travail libre et utile, un acte de création. Or, le propre des dominants est de s'approprier le produit du travailleur, de les séparer. Le « faire » n'existe plus, il est devenu travail aliéné : le pouvoir-faire (power-to) des travailleurs est transformé en son contraire, l'impuissance. Pour les dominants, le pouvoir-faire s'est transformé en pouvoir-sur (power-over).
Selon Holloway, cette séparation entre produit et travailleur, entre dominés et dominants, atteint son point culminant avec le capitalisme, où les dominants possèdent les moyens de production et l'intégralité des objets produits.
[...] Selon Holloway, cette séparation entre produit et travailleur, entre dominés et dominants, atteint son point culminant avec le capitalisme, où les dominants possèdent les moyens de production et l'intégralité des objets produits. Les fondements de la critique Les valeurs qui inspirent la critique de l'auteur apparaissent surtout en creux, par rapport aux reproches adressés au capitalisme. Néanmoins, certaines sont citées explicitement, comme notamment la dignité, la reconnaissance mutuelle et l'humanité. Il attache beaucoup d'importance aux relations entre individus, à ce flux social Ainsi, l'auteur aimerait que les relations sociales se construisent autrement que par l'exercice du pouvoir d'un groupe sur un autre. [...]
[...] Enfin, Holloway considère que ce mécontentement social est de plus en plus étendu, et qu'il n'y a rien de plus ordinaire que d'être anticapitaliste En effet, la contradiction centrale du capitalisme est cet antagonisme entre le faire (activité créatrice) et le travail aliéné : cette contradiction centrale est source de frustration, une expérience partagée par tous et toutes et qui les rassemble. Les êtres en présence Le principal acteur de son texte est le lecteur, un individu ordinaire qui est naturellement tout aussi révulsé par les horreurs du capitalisme que l'auteur. Cet individu n'est pas décrit ni nommé en tant que tel (pas de prolétaires ni d'ouvriers ni même de travailleurs). Holloway parle simplement de people De même, les puissants ou dominants ne sont pas non plus caractérisés précisément ni attaqués directement. [...]
[...] Holloway est un philosophe marxiste mais il dénonce et condamne toute la tradition marxiste-léniniste et trotskiste. En effet, durant la majorité du siècle dernier, les individus qui ont souhaité renverser le capitalisme et créer un monde digne de l'humanité l'ont fait en tentant de conquérir le pouvoir étatique. La question ne se posait même pas de savoir s'il y avait un autre moyen de changer le monde et le seul débat était de savoir quoi choisir entre réforme et révolution. [...]
[...] Enfin, bien que Holloway n'en parle qu'à demi-mot, il semblerait que le capitalisme étant le point culminant de cet antagonisme travail aliéné / faire et les moyens de communication aidant, chaque individu est maintenant plus à même de réagir et de se faire entendre. Pour autant, selon l'auteur, il n'y a pas de garantie d'une fin heureuse. [...]
[...] John Holloway: Change the world without taking power La critique du capitalisme Le livre de John Holloway commence comme la vie de chacun : par un cri. Ce cri de désespoir, d'horreur, de rage, il le pousse devant la mutilation des vies humaines par le capitalisme. Pour lui, le constat est clair : le capitalisme a entraîné avec lui exploitation, déshumanisation, pauvreté, oppression, inégalités et injustices. Il cite quelques exemples mais précise rapidement que son but n'est pas de décrire les horreurs du capitalisme, déjà prouvées dans de nombreux ouvrages mais surtout dans notre vie quotidienne. [...]
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