L'idéologie froide, essai sur le dépérissement du marxisme, Kostas Päpaïoannou, régime soviétique, Marx, Internationale, socialisme, prolétariat
Que dit Päpaïoannou ?
Idée centrale : l'idéologie du régime soviétique, depuis Lénine jusqu'à Krouchtchev, ne correspond en rien au corpus philosophique, économique et politique légué par Marx.
Le « marxisme orthodoxe » est une aberration ; le marxisme ne saurait être orthodoxe : Marx veut faire de l'Internationale un lieu de réunion et de débat pour tous les courants du socialisme (nombreux à l‘époque de Marx). Dans une réponse à Bakounine, Marx définit son socialisme scientifique comme une « connaissance du mouvement social fait par le peuple lui-même » ; il rejette l'idée d'une « éducation du peuple par l'Etat » et toute forme de dogmatisme, même quand elle est pratiquée par ses disciples.
L'organisation de la révolution par une caste de « révolutionnaires professionnels » (Lénine) est en flagrant désaccord avec l'idée de Marx d'une levée en masse du prolétariat. Refus de l'esprit de parti et du parti unique : les communistes marxistes doivent coopérer avec les autres partis ouvriers pour leur objectif commun. Engels contre Blanqui : une « dictature de la minorité qui a fait le coup de main ».
[...] ; en ouvrant une brêche dans cette façade idéologique du système, ils y introduisent la possibilité de la critique et remettent en question le dogme monolithique de l'orthodoxie (exactement de la même manière que la critique de la religion que présente Marx). Ce faisant, ils permettent de passer rapidement à une critique politique et économique, cœur du système dans les théories marxistes ; sont ainsi dénoncés de façon systémique le monopole du dogme, la dictature arbitraire du Parti, la soumission de toute l'activité sociale et économique à celle-ci. [...]
[...] - Pas un acteur politique de premier plan ; un militant du Parti Communiste grec, vite déçu par les tendances totalitaires de l'U.R.S.S., qu'il essaie de comprendre après, à travers sa lecture intensive de Marx : alors que le régime soviétique se réclame de Marx, qui y a-t-il de réellement marxien dans ce totalitarisme, et de réellement totalitaire chez Marx ? - Arrivé en France début 46, il fréquente les milieux intellectuels de gauche, où il s'emploie à déciller les partisans du marxisme dans un pays qui ne connaît Marx que mal et depuis peu. [...]
[...] 51-56 : Lénine fonde le mouvement soviétique sur des bases non- marxistes, voire anti-marxistes : il ne conçoit pas la révolution autrement que menée par une élite intellectuelle, parce que le prolétariat ne peut selon lui accèder à la con-science de lui-même que grâce à la médiation de ces intellectuels, véritable dépositaires de la science. La science est prolétarienne, non pas au sens où le prolétariat peut en disposer, mais au sens où elle est connaissance des mouvements du prolériat ; elle ne peut appartenir qu'à une petite élite, qui doit donc être formée pour mener la révolution. [...]
[...] En somme : l'autorité.) B. Et leurs conséquences pratiques La vacuité du dogme ; 2. La violence du régime. [...]
[...] En condamnant toutes les innovations au nom de l'absoluité de l'orthodoxie marxiste, le régime l'a réduit à la pureté du non-être En somme, tout ce qui reste d'apparemment marxien dans le marxisme orthodoxe, le matérialisme dialectique, sert avec Staline à vider progressivement la doctrine de son contenu ; principe bien connu du totalitarisme soviétique : puisque tout évolue de façon dialectique, celui qui cherche à fixer la doctrine à un moment précis est toujours-déjà dans l'erreur, et puisqu'il menace la pureté de l'orthodoxie, doit être liquidé. - Troisième moment, la répudiation du stalinisme et le révisionnisme, à partir de Khrouchtchev (PP. 61-72) : la mystique léninienne de l' avant- garde chargée d'éclairer le prolétariat tombe en désuétude, en révélant Staline tel qu'il fut réellement. [...]
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