« Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits » ; voici les premières lignes du postambule de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d'Olympe de Gouges en 1791. Cette ardente avocate des droits civils et politiques de la femme y affirme également que « la femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits ». Ces idées d'émancipation sont véhiculées par divers mouvements en particulier à partir de 1848 où un certain nombre de femmes souhaitaient que les leitmotiv de justice, liberté, et d'égalité s'appliquent à l'ensemble des citoyens et des citoyennes.
Dans ce texte, qui est en réalité les deux premiers paragraphes de l'introduction de l'ouvrage, Ferdinand Buisson partage les mêmes convictions. Il fait partie des quelques hommes qui soutiennent le mouvement féministe. Il s'attache à présenter un historique du suffrage féminin en France et à l'étranger et reconnaît le principe du droit de vote des femmes. Celui-ci prend tout son sens, car grâce à l'action des suffragistes et au courant féministe la question du vote des femmes est relancée sous la IIIe République ; en particulier, depuis 1906, une véritable mobilisation pour le suffrage des femmes s'est déclenchée en France. Son argumentaire vise à démontrer l'incohérence d'un système qui se veut démocratique et qui exclut près de la moitié du peuple lors du suffrage. Il convient alors de se demander dans quelle mesure l'universalité du suffrage est un des fondements de la démocratie ; quelle est la vision de l'auteur sur l'évolution du statut de la femme en France et à l'étranger ?
Après s'être intéressés à la place mineure de la femme dans la sphère publique au profit de l'homme, on étudiera la nécessité du suffrage de tous les Hommes dans une démocratie ; puis, dans un dernier temps, on analysera les actions féministes qui ont permis à ce sexe dit « faible » d'accéder au pouvoir.
[...] L'égalité en marche »Laurence Klejman Les débats sur le suffrage universel se sont amplifiés au XIXe siècle avec l'émergence des démocraties libérales. Vers 1906, les conditions d'un développement d'une mobilisation suffragiste sont réunies : la République s'est affermie, puis avec l'instruction obligatoire et laïque et la séparation des Eglises et de l'Etat, la pensée républicaine semble triompher. La France connaît un engouement pour le féminisme. L'auteur a justement remarqué que Chez nous aussi, le législateur a été saisi de la question. [...]
[...] Le Nouveau Monde, à quelques égards, a devancé l'ancien. l 18 Les femmes deviennent plus facilement électrices dans deux situations : ( L'accès des femmes au vote est plus rapide dans les pays où les femmes sont minoritaires dans le corps électoral, tel qu'en Nouvelle Zélande, en Australie ou bien dans le Wyoming. Chez plusieurs peuples de l'un ou de l'autre hémisphère on a été plus loin : on a donné aux femmes la plénitude du suffrage municipal dans les mêmes conditions qu'aux hommes. [...]
[...] Dans ce texte, qui est en réalité les deux premiers paragraphes de l'introduction de l'ouvrage, Ferdinand Buisson partage les mêmes convictions. Il fait partie des quelques hommes qui soutiennent le mouvement féministe. Né en 1841 à Paris, c'est un pédagogue de renom. Egalement député élu dans le XIIIe arrondissement de Paris, radical socialiste, il soutient toute politique d'action républicaine. Fondateur de la ligue des électeurs pour le suffrage des femmes en 1911, il publie la même année : Le vote des femmes. [...]
[...] Un suffrage universel ? débat théorique Tout d'abord, il en va d'un postulat qui parait évident : le suffrage universel est inséparable de la démocratie. Les cités antiques, les républiques patriciennes connaissent l'élection, les compagnies marchandes, les ordres religieux pratiquent le vote. Mais, jusque-là, les minorités n'avaient pas voix au chapitre et le suffrage était confié à un collège restreint. Avec la démocratie libérale se manifeste la volonté d'universalité du suffrage. Le principe d'égalité a pour conséquence logique que la totalité des citoyens participe à l'élection des représentants du peuple. [...]
[...] Partout, et très longtemps, le suffrage a été un privilège. Seuls votaient les hommes libres c'est-à-dire une classe qui, par la naissance ou par la fortune, était placée hors de pair et pouvait commander aux autres. 8 à 10.L'un des théoriciens de ce système est Sieyès qui considérait que le vote est une fonction et que par conséquent seuls les individus ayant des capacités d'exercer cette activité peuvent le faire (intelligence, fortune). La souveraineté appartient à la nation mais le droit de vote est restreint aux seuls actionnaires de la grande société Qualifiés d' hommes libres par l'auteur, car ils ont la capacité d'agir dans la vie publique, ils sont de ce fait reconnus par le pouvoir central. [...]
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