Le projet de paix perpétuelle de l'Abbé de Saint Pierre

Résumé du document

Étude du projet de paix perpétuelle de l'Abbé de Saint Pierre. Quelles sont ses limites ? Quelle est l'idée générale de ce projet ? Quelle est la vision et le contexte dans lequel s'inscrit l'Abbé ? Quelles sont les carences de son projet ?

Extraits

[...] Cet argument est une coquille vide pour Rousseau. En effet, pour lui, la richesse suppose une comparaison entre Etats, entre celui qui en a et celui qui en a moins ou pas. Or, s'il se met en place un enrichissement universel, tout le monde gagnera et possédera les mêmes richesses, d'où une absence de comparaison possible, d'où une impossibilité d'existence de la richesse. Il ne peut donc pas y avoir d'enrichissement universel pour Rousseau. Troisièmement, Rousseau insiste sur l'importance de la guerre pour les Ministres. [...]

[...] Suite à la demande de Mme Dupin, qui était liée d'amitié avec l'abbé, il va résumer et commenter l'œuvre. Il écrit donc un Jugement qui sera publié après sa mort et une Analyse du projet de paix perpétuelle dans lequel il résume le Projet de paix perpétuelle. Il va entre autre reprocher à l'abbé de ne pas aller plus loin dans la définition de la nature humaine, de ne pas approfondir celle-ci, et au contraire de trop se baser sur le droit positif. Pour Rousseau, les individus dirigeants ne sont pas exclusivement des êtres dotés de raison. [...]

[...] Il ne rencontra pas plus le succès avec son Projet de Henri le Grand pour rendre la paix perpétuelle. Eclairci par M. l'abbé de Saint-Pierre, ouvrage qui nous intéresse ici, dans lequel il imagine une paix perpétuelle entre les Etats, en se donnant, plus par intérêt que par modestie, comme le continuateur d'Henri IV, roi populaire et regretté. Sa déception de voir son projet ridiculisé dut être à la hauteur de son investissement et de son souci de faire le bien. [...]

[...] Je me sens d'autant plus d'inclination à l'approfondir que plus je le considère, et ce par différents côtés, plus je le trouve avantageux aux souverains. C'est l'établissement d'un arbitrage permanent entre eux pour terminer sans guerre leurs différends futurs et pour entretenir un commerce perpétuel entre toutes les nations. ( ) Ils auront beaucoup plus d'avantages à le signer qu'à ne pas le signer. C'est avec cette espérance que je me porte avec ardeur et joie à la plus haute entreprise qui puisse tomber dans l'esprit humain. [...]

[...] Ce sont aussi des individus qui sont en proie à des passions, et l'abbé en occultant cela, s'adresse à un être humain étriqué, qui ne correspond pas à la réalité. L'abbé se base sur la maxime selon laquelle il est de l'intérêt de tout homme que les autres ne fassent pas contre lui ce qu'il ne voudrait pas qu'on fasse contre lui-même Il est aisé de comprendre que, si ce précepte était mis en pratique, l'idéal d'ordre, de justice et de paix dont tout le monde parle, serait un fait accompli. [...]