L'Etat Occident, norbert elias, tilly
La genèse historique de l'Etat se définit comme le processus de compétition entre plusieurs prétendants à l'hégémonie sur un territoire donné. Norbert Elias explique dans son ouvrage que la formation progressiste de l'Etat Français remonte à la fin du Moyen Age.
En fait, la maison capétienne était parvenue à réunir, grâce à des mariages, des conquêtes, des domaines plus importants et s'assura du coup une certaine supériorité sur les maisons voisines. L'hégémonie de la maison capétienne est alors assurée sur un territoire limité, commence alors une lutte pour les dominations dans une région plus vaste
Selon Barrington Moore, l'entrée d'une société dans le monde moderne ne se réalise que par un bouleversement brutal des rapports entre groupes sociaux. Il privilégie donc le rôle de la bourgeoisie commerciale mais aussi la réaction qui opposèrent l'aristocratie foncière avec les classes paysannes. L'aristocratie relativement unifiée qui règne sur l'Angleterre à partir du XVIIème n'est pas perçue comme les groupes dominants qui s'affrontent en France jusqu'à la fin du XVIIe
[...] Dans un Etat comme la France, elle va se concevoir par la jouissance d'une autorité qui exercera un monopole juridique exclusif et une fiscalité subordonnée tandis qu'en Angleterre, il s'agira d'une idéologie aristocratique capitaliste qui exaltera la paysannerie et admettra la coalition de la noblesse et de la bourgeoisie. Des lors, la genèse historique d'un Etat est fondamentale pour comprendre l'émergence de cet Etat, sa forme moderne, et sa structure. Nous pouvons voir que, malgré de nombreuses différences, les Etats se trouvant en Occident présentent tout de même des similitudes. [...]
[...] Des lors, il s'agit là du triomphe d'une aristocratie qui parvient à surmonter les divisions au sein du pays. Moore pose le postulat de la suprématie des facteurs économiques et prend aussi en compte les structures sociales et les formes de l'organisation politique héritée des périodes précédentes. Néanmoins, ici, il ne s'agit pas d'une transformation économique venant d'une lutte entre seigneurs poussés par une brutale féodalisation. Selon P Anderson, « la forme générale de la féodalité se trouve mise en échec en Angleterre ». [...]
[...] En d'autres termes, le monopole de la contrainte et le monopole fiscal sont objet de lutte à partir du XIe siècle. Ces deux monopoles, autrefois privés et répartis entre différents seigneurs, se sont socialisés et sont devenus les monopoles « de couches sociales tout entières » pour se transformer en monopoles publiques et devenir les organes centraux de l'Etat. Elias ajoute qu'il s'agit de « transformations qui mettent des siècles à se manifester et d'autres siècles à se concrétiser en institutions durables ». [...]
[...] En fait, chaque guerrier exerçait sur un lieu géographiquement déterminé les fonctions gouvernementales qui, peu à peu, se sont transformées en un pouvoir central. En France, on a pu observer qu'une série de luttes et de compétitions ont abouti à une accumulation des monopoles qui amenèrent la socialisation. L'installation de l'Etat comme réalité historiquement datée, de surcroit géographiquement délimité, s'est réalisée au prix d'une totale expropriation politique de l'aristocratie. Mais comment les sociétés occidentales sont-elles passées d'un mode de domination patrimonial largement éclaté à un pouvoir fort et centralisé s'institutionnalisant progressivement ? [...]
[...] Il se montre très attentif à cette continuité de l'histoire politique occidentale et pose un modèle de formation étatique à travers l'étude du mécanisme de monopolisation apparu sous l'empire féodal. L'Etat occident semble se construire sur la concentration des monopoles coercitifs et fiscaux à partir du XIIIème siècle en France. La plupart des analyses entendent faire remonter les origines de l'Etat à l'époque médiévale et opposent les sociétés ayant connu un féodalisme extrême, les « Etats forts » comme la France, et les sociétés ayant connu un centralisation précoce basée sur une idée de représentation, « les Etats faibles » comme l'Angleterre. [...]
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