« Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? Tout.
Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien.
Que demande-t-il ? A y devenir quelque chose. »
Ces trois questions définissent clairement la situation sociopolitique durant l'Ancien Régime. L'auteur de cette citation, l'Abbé Sieyès, est un acteur important de la Révolution de l'année 1789.
De par sa fonction, il fait partie du clergé, mais décide de s'opposer au système d'Ordres et de défendre les intérêts du Tiers-Etat. L'extrait étudié provient d'une brochure dont le titre « Qu'est-ce que le Tiers-Etat ? » tente de répondre à cette première question. Ecrit par Sieyès aux mois de novembre et décembre 1978 et publié en mai 1789, il rencontre très rapidement un grand succès.
[...] Cette phrase résume la pensée de Sieyès concernant la Nation. Ce concept est au cœur de sa pensée et fait l'objet de sa réflexion. Selon lui, la Nation est un ensemble d'individus productifs, égaux en droit. Ainsi, le Tiers-Etat est une Nation à lui seul. Tout d'abord par son effectif puisqu'il représente environ 97% de la population française. Par ailleurs, il est le seul à produire pour tout le royaume. Chaque individu du Tiers- Etat par son travail concourt à l'intérêt général subvenant aux besoins primaires de la société. [...]
[...] Même si ce système est mis en place après le texte de Sieyès, il reprend sa conception. En effet, selon Sieyès, tout le monde n'est pas en mesure de connaitre l'intérêt général et ce mode de scrutin limite la possibilité de voter à certaines personnes, notamment prises sur un critère financier. Pour Sieyès, le vote n'est pas lié à la citoyenneté, c'est une fonction sociale pouvant être réalisée par les citoyens actifs c'est-à-dire ceux qu'ils ont le doit d'élire et d'être élu contrairement aux citoyens inactifs Cette distinction se fait dans un esprit de division du travail où certains travaillent pour survivre et d'autres ont le temps de s'éduquer et peuvent voter. [...]
[...] On constate que les événements ayant succédé au texte de Sieyès reflètent sa conception de la Nation. Il s'agit d'un corps qui est le seul en mesure d'imposer sa volonté. Ainsi, le Roi ne peut être le titulaire de la souveraineté : Non seulement la Nation n'est pas soumise à une constitution, mais elle ne peut pas l'être, mais elle ne doit pas l'être [ ] Cependant, ce transfert de souveraineté est le fruit d'un long processus Des revendications novatrices Même si la Nation préexiste à tout, elle peut être mise en danger comme ce fut le cas durant l'Ancien Régime. [...]
[...] En définissant la Nation comme étant le Tiers-Etat, il exclu tout de même de la population qui détient des rôles importants ne serait-ce qu'au niveau politique. Enfin, nous pouvons constater que la Nation doit donner lieu à une nouvelle organisation politique qu'il définit en partie dans cet extrait. II. L'Expression de la Souveraineté Nationale à travers la Constitution En plus de définir la Nation, Sieyès propose une nouvelle organisation du pouvoir politique dans cette brochure. En effet, il promeut la réalisation d'une Constitution qui apparait comme nécessaire et qui permettrait d'encadrer et d'organiser la vie politique. [...]
[...] Ainsi, la nature du mandat des députés évolue. Auparavant, leur mandat était impératif puisque les députés rapportaient les cahiers de doléances et devaient être de simples porte-paroles. En revanche, Sieyès désire un mandat représentatif où les députés représentent l'ensemble de la Nation et font naître sa volonté pendant leurs débats. C'est la volonté Nationale qui permettre de produire du droit : La volonté Nationale, au contraire n'a besoin que de sa réalité pour être toujours légale, elle est l'origine de toute légalité Les députés ont donc une mission à accomplir et ne peuvent être séparés en différentes assemblées. [...]
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