Le texte étudié est le premier chapitre de l'ouvrage et s'intitule "Introduction : définition propédeutique d'un modèle de la sphère publique bourgeoise". Dans ce chapitre Habermas va donc poser les bases de sa réflexion. Il pose en question liminaire l'absence de définition précise des termes "public, privé, sphère publique et opinion publique", dans le langage courant, comme en sociologie. Le concept de public prenant tour à tour les notions d'accessibilité à tous, de pouvoir public, de reconnaissance publique, d'opinion publique.
Pour éviter toute confusion, il centre son analyse sur le thème de sphère publique comme condition sociale d'émergence d'une opinion publique.
Sa thèse étant que cette sphère publique contemporaine est caractérisée par un espace de discussion, d'où émerge cette opinion publique et qui ne peut naître que d'une séparation public/privé, Etat /société, possibles qu'avec l'Etat bourgeois.
Dans son développement historique et sociologique, il compare le concept d'espace public, de ses incarnations lacunaires ou perverties du Moyen-Age, à celui du XVIIe siècle caractérisé par l'opinion publique, et montre que celle-ci est liée à de nouvelles conditions socio-économiques apparues avec l'Etat bourgeois (...)
[...] En 1992, Habermas écrit dans une réédition une préface dans laquelle il intègre les critiques de sociologues et historiens s'étant penchés sur ses recherches. Ainsi, Habermas admet qu'il est erroné d'employer le terme de sphère public bourgeoise au singulier, et qu'il faudrait plutôt voir une pluralité de sphères publiques concurrentes. Face à la sphère publique bourgeoise dominante, les masses qui se forment ont aussi accès à des structures de communication publique comme les voluntary associations au XVIIIe en Angleterre. Il se forme donc une sphère publique plébéienne, qui n'avait pas été considérée avant par Habermas Une opinion publique pas orientée uniquement vers le discours rationnel critique Patrizia Nanz dans Europolis, paru en 2001, montre qu'en ne considérant que l'idée d'une opinion publique surtout orientée vers le discours rationnel critique, Habermas passe à coté d'un large faisceau de communications qui jouent pourtant un grand rôle dans la sphère publique. [...]
[...] La sphère publique structurée par la représentation et remise en cause par l'apparition de l'Etat : Habermas part de la distinction basique public/privé, très claire chez les grecs: la sphère de la polis. Cette distinction public- privé est perdue au moyen âge : aucun statut de droit privé, ni de propriété foncière. On a donc seulement des privilèges seigneuriaux qui permettent de fonder à la fois une autorité privée par les intérêts privés qu'ils mettent en jeu et une autorité publique de second ordre, après celui de l'Etat, en tant qu'il organise le domaine communal. [...]
[...] On voit bien que l'espace public médiéval existe, il met en scène d'un pouvoir, et n'est pas le lieu critique et de discussion, propre à l'espace public de l'Etat bourgeois. Cependant, la confusion privé-public de la sphère publique représentative disparait avec la perte de pouvoir des seigneurs et l'absolutisme formant un Etat, un pouvoir public . Celui-ci fait face aux intérêts privés des sujets, grandissant avec l'économie pré capitaliste. Alors, les pouvoirs qui structuraient la sphère publique représentative se séparent entre pouvoir publics /pouvoir privés, différenciant une société civile de l'Etat, condition d'émergence d'une sphère publique nouvelle. [...]
[...] Commentaire de texte : Habermas, L'espace public, chapitre 1 Intro : Jürgen Habermas est un chercheur, enseignant, philosophe et sociologue allemand. Il enseigna à Heidelberg et à l'Ecole de Francfort. Il passe de la philosophie à la sociologie critique. Il tire ses influences de Marx et Weber. Son célèbre livre, L'espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, (Les transformations culturelles de l'espace public) est paru en 1962 et est tiré de sa thèse de doctorat sur Friedrich Schelling. [...]
[...] Cela nécessite des échanges d'informations, la mise en place d'un ‘‘système corporatif de correspondance commerciale'' qui devient permanent avec le marché. Cependant, la sphère publique représentative n'est pas encore menacée car ces échanges d'informations restent privés, il n'y a pas encore publicité de l'information. b)La naissance de l'Etat moderne Parallèlement, c'est la naissance de l'Etat moderne avec ses institutions bureaucratiques qui a permit de révéler ce changement. En effet, pour étendre le commerce et les marchés extérieurs, une intervention politique de l'Etat, soit une garantie étatique devient nécessaire. [...]
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