Conférence d'Eric Chauvier à l'ISIAT du 11 janvier
2010 (2 pages)
Son parcours de chercheur en sciences sociales débute en 2003 par l'étude anthropologique de sa famille («Fiction familiale : Approche anthropolinguistique de l'ordinaire d'une famille»). Il y étudie les échanges au sein du cercle familial -mises en scène, langage-, mais aussi les effets de cette position étrange sur les membres de sa famille et sur lui-même. Il fait grande place dans son analyse à sa ré-flexion et au trouble, élément fondateur et déclencheur de son observation. Ces deux notions seront les pilliers de son anthropologie.
Il mène aujourd'hui deux types de travaux. Une série de travaux de recherche en anthropologie du risque (industriels, professionnel, sanitaire) et en anthropologie des pratiques de concertation autour du risque « socialement acceptable ». Il recueille la parole de celles et ceux qui vivent et travaillent dans des zones à risque industriel dans des usines dîtes SEVESO. Ses recherches sont menées dans un but de connaissance et de prise en compte de la parole des individus dans la prévention et la gestion des risques. Parallèlement, il poursuit son anthropologie de l'ordinaire. Ses interrogations et choix épistémologiques prennent racine dans ses lectures de Michel de Montaigne et se dessinent depuis sa « Fiction familiale».
I) Eric Chauvier se tient en marge de l'anthropologie classique
II) Eric Chauvier s'étonne d'être « payé à s'étonner » et à interpeller ses contemporains
III) L'arroseur est arrosé, ou au moins, éclaboussé
[...] Eric Chauvier se tient en marge de l'anthropologie classique . et à bonne distance des travers qu'il observe chez nombre de ses illustres prédésseurs (Claude Levi Strauss, Margaret Mead par exemple). Les travaux et la posture d'Irvin Goffman lui sont en revanche proches. En premier lieu, pour toutes ses observations, le chercheur pratique l'immersion et tire ses analyses d'une observation directe et longue. Il prend le temps d'observer, d'écouter, de rassembler un matériau qui permettra d'accéder à une lecture de la réalité sociale. [...]
[...] Leiris se décrit lui-même observer, il parle des coulisses de l'expédition. Chez Eric Chauvier aussi, l'objet d'étude est ce qui est vécu par les sujets observés, et ce qui est vécu par le chercheur lui-même dans cette expérience. Enfin, Eric Chauvier ne fait pas l'économie de la description de l'observateur lui-même et de l'incidence de sa présence sur le milieu observé. Il tient compte du paradoxe de l'observateur en sciences sociales. L'effet de la présence de l'observateur sur les observés est partie intégrante de l'analyse. [...]
[...] Ces deux notions seront les pilliers de son anthropologie. Il mène aujourd'hui deux types de travaux. Une série de travaux de recherche en anthropologie du risque (industriels, professionnel, sanitaire) et en anthropologie des pratiques de concertation autour du risque socialement acceptable Il recueille la parole de celles et ceux qui vivent et travaillent dans des zones à risque industriel dans des usines dîtes SEVESO. Ses recherches sont menées dans un but de connaissance et de prise en compte de la parole des individus dans la prévention et la gestion des risques. [...]
[...] Eric Chauvier essaie aussi de retrouver le sens que les utilisateurs mettent derrière des formules toutes faites et employées comme des ponctuations. Le travail est parfois difficile car l'appauvrissement du langage entraîne un appauvrissement de la pensée et ne rend pas possible la reflexion, la critique. D'un simple agacement, Eric Chauvier tire une indignation et une théorie : "il faut déconstruire les expressions toutes-faite car elles entraînent une baisse de la réflexivité, de la réflexion et une hausse de l'apathie." Il applique la théorie à ses travaux concernant les lieux à risque industriel. [...]
[...] Pour le terme de "crise", "mieux vaut faire semblant de comprendre" se dira le quidam intimidé par une illusion d'évidence entretenue par les soi-disants experts peu enclin à expliquer les fondements de leurs raisonnements ou chiffres. L'expression "c'est que du bonheur", lui, crée un code d'appartenance, prend la même fonction qu'un geste de réassurance. Ces "boîtes noires" nous privent de prise sur ces mots, empêche une acception par la percetion, par la compréhension ou par l'expérience. De quoi on parle ? Qui en parle ? Parle-t-on de la même chose ? [...]
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