Adolphe Thiers, libertés nécessaires, gouvernement, pouvoir législatif, liberté, Second Empire, libertés civiles, libéralisme, opinion publique, liberté de la presse, monarchie de Juillet, système politique
Ce discours arrive tardivement dans la carrière politique d'Adolphe Thiers, qui à ce moment-là est un homme de 60 ans qui a une longue carrière politique derrière lui après avoir été actif lors de la monarchie de Juillet durant laquelle il fut deux fois président du Conseil. Mais arrêté lors du coup d'État du 2 décembre 1851, il s'exile, il se retire de la vie politique avant d'être de nouveau élu député, le 30 mai 1863. Cependant, Adolphe Thiers devient un des principaux acteurs de l'opposition à l'Empire. Il crée rapidement l'Union Libérale, la première formation politique d'opposition qui s'est démocratisée suite à sa victoire au scrutin de 1863.
C'est donc dans un contexte dans lequel l'Empire se libéralise qu'il prononce ce discours face au Corps législatif, principale assemblée de l'Empire qui vote les lois, dans lequel il réclame les « libertés nécessaires », qui connaît un grand retentissement.
[...] En effet au moment où ce discours est prononcé, le régime a déjà entamé sa libéralisation. Les mesures qui comprimaient la parole du Corps législatif et du Sénat ont commencé à être assouplies. Il est possible de se questionner sur la double portée de ce discours. Dans quelles mesures le discours de Adolphe Thiers le place comme un véritable défenseur de la libéralisation du régime, tout en motivant le changement des rapports entre le gouvernement et le Corps législatif ? [...]
[...] En effet, la liberté individuelle a été balayée par la répression après le coup d'État du 2 décembre 1851 qu'Adolphe Thiers évoque dans son discours comme un "acte arbitraire du pouvoir". De plus, dans la réalité des faits, la formule "la violence du pouvoir destiné à le protéger" prend tout son sens puisque durant cette période beaucoup de républicains et socialistes sont emprisonnés ou exilés. On voit même apparaître en février 1858 la loi des suspects qui assure que toute personne déjà connue comme opposant politique peut être condamnée sans procès. [...]
[...] Avec un recul historique, on peut déterminer sans prendre de risques que le régime politique défendu par Adolphe Thiers est un régime qui tend vers un régime parlementaire. Toujours dans la même lancée, Adolphe Thiers qui après avoir évoqué avec clarté les changements du système politique du Second Empire qui tende vers une libéralisation(I), il n'oublie pas d'aborder les changements qu'il veut voir s'opèrent au sein de l'Empire et qui se traduisent par un changement de rapport entre le gouvernement et le Corps législatif (II). [...]
[...] Ainsi, il fournit à l'audience une solution concrète basée sur des remaniements réalistes de la politique en place, et ils n'ont « pas besoin de bouleverser » les institutions. Il propose pour assure une « la liberté individuelle » de « laisser tomber la loi de sûreté générale » qui permet de punir de prison toute tentative d'opposition. Pour la « liberté de la presse » il faut « changer seulement un ou deux articles du décret sur la presse », dans ce cas-là l'usage de l`adverbe « seulement » qui appui sa volonté de convaincre une France encore trop conservatrice, dans la même optique il défend la liberté électorale qui ne nécessite que « quelques pratiques à changer ». [...]
[...] Le règne de l'opinion publique Il est assez simple de comprendre que la doctrine politique d'Adolphe Thiers repose principalement sur la souveraineté de l'opinion publique, cela est aisément visible par la métaphore : "la liberté qui enfante l'opinion publique". Mais comme il nous le fait comprendre dans son discours, il est difficile de constituer une opinion publique si la presse n'est pas libre, car « il faut que tous ensemble échangent leurs idées, et arrivent ainsi à produire cette pensée commune qu'on appelle l'opinion publique. [...]
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