Après une semaine de polémiques lancée par une proche d'Hillary Clinton sur la question raciale et en réponse aux sermons virulents et incantatoires du révérend Wrigth, incitant les Noirs américains à dire« Que Dieu maudisse l'Amérique !», plutôt que « Que Dieu bénisse l'Amérique! »,le candidat à l'élection présidentielle américaine, Barack Obama , prononce un discours qualifié d'historique.
Le 18 Mars 2008 à Philadelphie, ville dans laquelle fut rédigée la Constitution des États-Unis, Monsieur Obama commence par ces mots du préambule de la Constitution: »Nous, peuple des États-Unis, en vue de former une union plus parfaite... »
Il aborde sans détour la question de la race en Amérique avec quelques rappels historiques.
Il est intéressant de se replonger dans ce texte,plus de deux ans après qu'il fut prononcé, pour analyser si l'ancien candidat à la Maison Blanche, devenu depuis président des États-Unis a réussi son pari d'union plus parfaite entre les américains. Est il parvenu à mener l'Amérique au delà des vieilles blessures du racisme? Comme si elle se reflétait dans le miroir que représente l'océan atlantique, la montée du populisme dont il est tant question en Europe semble être aussi une réalité en Amérique. Pour traiter ce sujet, nous nous intéresserons à deux modèles différents d'intégration des minorités : celui des États-Unis, basé sur le multiculturalisme , encore appelé communautarisme, et celui de la France avec sa forte volonté intégratrice, fortement attachée au modèle républicain laïque. Cette étude comparée nous permettra d'analyser les échecs et les réussites de deux modèles opposés,et de voir lequel des deux systèmes semble le plus à même de réussir l'intégration des immigrés et des minorités dans la société.
[...] Reconnaître et assumer les échecs, mettre en avant ce qui a marché ,afin d'assurer semblent être les prochains enjeux pour revenir à un climat social plus serein. [...]
[...] En juillet 2003, le président Bush , en visite au Sénégal,avait parlé de l'esclavage comme l'un des plus grands crimes de l'Histoire ».Cinq ans plus tard, la chambre des représentants présente des excuses pour l'esclavage et la ségrégation raciale envers les Noirs. Puis c'est au tour du Sénat des États-Unis le 18 Juin 2009 sous la forme d'une résolution symbolique . Il est clair qu'aucune société n'aime se pencher honnêtement sur son passé et que la seule manière de l'y forcer est la mobilisation politique su le terrain. Cette mobilisation est en marche aux ÉtatsUnis. Quant est il du débat sur la race et l'identité nationale en France? II Le système d'intégration à la française. A Le modèle républicain. [...]
[...] La crise actuelle frappe de plein fouet ces communautés mais pas seulement. La classe moyenne américaine souffre elle aussi de précarité et se tourne vers des solutions extrémistes ,elle cherche des boucs émissaires. L'humeur de l'électorat des classes moyennes et populaires est de plus en plus aigre, voire vengeur et colérique. L'un des symboles les plus visibles est le phénomène des tea partys, mouvement populiste très conservateur. Le fossé se creuse et les sentiments de colère et de frustration, d'amertume, de peur et de précarité prédominent. [...]
[...] Par ailleurs(hormis les Dom Tom) il n'y a aucun député à l'Assemblée nationale issu de la diversité. Comment arriver à reconnaître la diversité métissée de la société française en abandonnant le modèle assimilationniste et universaliste qui fut longtemps reconnu comme le seul modèle valable et applicable par tous? Nous sommes longtemps restés sur le discours du modèle d'intégration à la française. On se glorifiait ainsi d'échapper aux émeutes que connaissaient les États-Unis et la Grande Bretagne. Plus personne désormais ne peut se réfugier dans une pareille illusion. [...]
[...] Le premier président Noir des États-Unis n'a pas soldé en deux ans de mandat le lourd passif de son pays avec la question raciale. Malgré quelques signaux encourageants , avec l'arrivée des Noirs à des positions élevées et visibles, les inégalités restent criantes ,le passé continue de hanter la société américaine. Dans le cas d'un État comme la Louisiane qui a asservi une partie de sa population pendant 246 ans , en institutionnalisant les lois racistes , est il possible de changer les mentalités en une génération? Les inégalités ressenties par la communauté afro américaine font partie d'un héritage historique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture