Guerre longue, alors que les stratèges avaient initialement tablé sur un conflit de courte durée, la Première Guerre mondiale apparaît comme la Première Guerre totale. Ceci se traduit concrètement par la mise en place très progressive par les belligérants d'une lourde et inédite économie de guerre, ces derniers étant obligé de s'adapter à des évolutions imprévues, car de fait, imprévisible (en raison du caractère inédit de cette guerre).
Ce n'est qu'à la fin de l'année 1916 que la machine de guerre fonctionne à plein régime, date évoquée par notre texte qui s'intéresse à la mise en place d'une diplomatie économique entre la Grande-Bretagne et ses alliés, englués dans la guerre de positions et sans réelle avancée majeures depuis la victoire de Verdun. Cet aspect économique devient progressivement aussi important que les questions militaires, dans l'adaptation des états dans le conflit.
Notre texte est un extrait du tout début des « Mémoires » de Jean Monnet (1888-1979) publiées en 1976 et rédigé à partir de l'année 1975 qui marque sa retraite définitive de la vie publique à 87 ans.
[...] Ici sur la poursuite ou non de ces solidarités économiques en tant de paix (par exemple le projet Monnet Clémentel d'une union douanière interallié après la guerre, mais qui ne verra pas le jour). Enfin, on voit dans ce texte de Monnet, que la Première Guerre mondiale marque les prémices de l'utilisation de l'arme économique dans un conflit. En effet, le blocus et la guerre économique ont condamné l'Allemagne à une lente asphyxie, cause essentielle de sa défaite finale (le blocus est maintenu jusqu'au traité de Versailles). [...]
[...] En effet ce paradoxe est intéressant: La Grande-Bretagne, pionnière et modèle du laisser-faire, et très hostile par principe à l'intervention de l'État dans la vie économique, suspend, pratiquement la première, le fonctionnement naturel des lois du marché. En effet, dès octobre 1914 (quand on réalise enfin que la guerre sera longue), l'État, par le biais du ministère de la guerre commence à acheter sur le marché et établit des contrôles sur les échanges et sur la production de certains produits. [...]
[...] Mais une fois que l'intérêt commun provisoire n'est plus là . le libre- échange veut reprendre ses droits Conclusion Dans les mois qui suivent, Monnet devient le représentant français de toutes les executives qui se constituent sur le modelé du Wheat Executive (graines, graisses, sucre, viande, nitrate, etc.). Tous ces organismes inter-alliés sont pour la plupart basés à Londres. Il y a aussi l'Allied Maritime Transport Council, Sugar Executive, Meat and fats Executive Oil. La crise du tonnage et des transports s'aggravant, il négocie en 1917 la constitution d'un pool des transports, le Comité allié des transports maritimes (CATM), officiellement formalisé en mars 1918 sur le modèle des executives A l'été 1919, Monnet est appelé par Clémenceau et Balfour (ministre anglais des affaires étrangères) au poste d'adjoint du secrétaire de la jeune SDN, si Eric Drummond. [...]
[...] Car par essence le commandement économique est diffèrent du commandement militaire. Les États sont-ils prêts à s'accorder, oubliant leur divergence d'intérêt? Oui généralement s'il y a une autorité supérieure. Mais dans le cas du Wheat Executive, quand l'intérêt commun est évident (la gestion commune du blé), cela fonctionne malgré tout. L'autre problème, plus important, est l'écart entre les attentes françaises et anglaises concernant cette collaboration économique. On le voit clairement ligne 38 quand Monnet dit (je cite): les Anglais voulaient un résultat rapide, nous voulions une organisation durable En effet nous avons vu précédemment que Monnet et Clémentel aspiraient à une collaboration économique durable après la guerre. [...]
[...] La diplomatie économique pendant la Première Guerre mondiale Introduction Guerre longue, alors que les stratèges avaient initialement tablé sur un conflit de courte durée, la Première Guerre mondiale apparaît comme la Première Guerre totale. Ceci se traduit concrètement par la mise en place très progressive par les belligérants d'une lourde et inédite économie de guerre, ces derniers étant obligé de s'adapter à des évolutions imprévues, car de fait, imprévisible (en raison du caractère inédit de cette guerre). Ce n'est qu'à la fin de l'année 1916 que la machine de guerre fonctionne à plein régime, date évoquée par notre texte qui s'intéresse à la mise en place d'une diplomatie économique entre la Grande-Bretagne et ses alliés, englués dans la guerre de positions et sans réelle avancée majeures depuis la victoire de Verdun. [...]
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