La Démocratie des autres. Pourquoi la démocratie n'est pas une invention de l'Occident - Amartya Sen (2005) - La démocratie, une valeur universelle

Thèmes abordés

Sciences politiques, La Démocratie des autres, démocratie occidentale, géopolitique, universalisation de la démocratie, occidentalisation, Histoire des civilisations, démocratie orientale, DLF Droits et Libertés Fondamentaux, Amartya Sen

Résumé du document

Il est vrai qu'en voyant le titre, certains auraient pu être effrayés de se faire encore "taper sur les doigts" par un auteur qu'ils auraient spontanément qualifié de "moralisateur" les punissant éternellement d'être les "vilains occidentaux" éthnocentrés, presque colonialistes. Mais nous ne devrions pas faire les vierges effarouchées si vite et au contraire, nous laisser surprendre par cet essai intitulé La démocratie des autres. Pourquoi la démocratie n'est pas une invention de l'Occident, publié en 2005 par Amartya Sen.

Extraits

[...] Pourquoi la démocratie n'est pas une invention de l'Occident Amartya Sen (2005) La démocratie, une valeur universelle. Amartya Sen, La démocratie des autres. Pourquoi la démocratie n'est pas une invention de l'Occident, traduit de l'américain par Monique Bégot, Paris, Payot et Rivages (Manuels Payot) p Euro Il est vrai qu'en voyant le titre, certains auraient pu être effrayés de se faire encore « taper sur les doigts » par un auteur qu'ils auraient spontanément qualifié de « moralisateur » les punissant éternellement d'être les « vilains occidentaux » éthnocentrés, presque colonialistes. [...]

[...] Il est dommage qu'il ne soit pas donné de creuser cette partie intéressante. Nous pouvons prendre l'exemple de la Turquie qui, même si elle connaît des élections, est largement marquée par la corruption, une trop grande concentration des pouvoirs, le non-respect des élections, le contrôle de la presse, etc. La Turquie apparaît ainsi comme étant une démocrature. Cependant, quelques critiques peuvent être dressées. Tout d'abord, en ce qui concerne la forme de l'essai, nous pouvons constater un manque de structure qui impacte la compréhension du lecteur qui perd facilement le fil à cause d'un va-et-vient désagréable. [...]

[...] Nous comprenons que la démocratie ne se limite pas à un continent, mais s'applique sur l'ensemble du monde. La démocratisation est un processus douteux, mais qui reste très important et représente un véritable défi sur tous les continents. L'auteur porte son intérêt sur l'importance des débats, des discussions publiques pour la démocratie. La démocratie se caractérise par le droit à la participation politique dont dispose le peuple. Pour l'auteur, c'est le critère essentiel et principal de la démocratie qu'il considère comme sous-estimé. [...]

[...] De plus, pour l'auteur, ce ne sont pas les pays qui s'adaptent à la démocratie, mais la démocratie qui s'adapte aux pays. L'auteur prend ainsi le cas de l'Inde. Les Anglais n'ont pas voulu accorder l'indépendance aux Indiens, car d'après eux, ils n'étaient pas capables de s'adapter à la démocratie à cause de la situation chaotique dans laquelle ils étaient plongés. Pourtant, quelques années après sa libération en 1947, l'Inde mit en place des règles électorales et démocratiques et surmonta largement le défi de la multitude de langues et de religions en désapprouvant la violence et le sectarisme. [...]

[...] L'auteur nous montre aussi l'utilité de la démocratie face aux crises et notamment la famine. Pour lui, la démocratie n'est presque jamais touchée par la famine, car l'opinion publique, élément de la démocratie, représente une véritable force contestataire que le gouvernement aurait trop peur de provoquer si la famine persistait, car il risquerait de subir un véritable harcèlement pesant sur le pouvoir. Cependant, il est important de voir que la démocratie peine encore à éliminer totalement les cas de malnutrition et à protéger les minorités. [...]