Pierre Bourdieu, fétichisme politique, député, professionnalisation de la politique, France, mandat, imposture légitime, Sénat, champ politique, Offerlé, veille d'élections, conséquence néfaste, assemblée nationale, haute fonction gouvernementale
Le document de Bourdieu, intitulé « La délégation et le fétichisme politique », traite du rôle et des relations entre mandants et mandataires dans l'espace politique et social. Bourdieu commence par expliciter la fonction de ces acteurs, en définissant les mandataires comme des personnes signifiantes, à qui des mandants, c'est-à-dire un groupe d'individus signifiés, ont transféré un pouvoir important, le plus souvent de représentation et de mobilisation. Or, Bourdieu met en évidence une domination des mandataires, qui exercent rapidement un pouvoir prépondérant sur les mandants, en les remplaçant voire en existant à leur place. L'auteur observe donc une sorte de double jeu paradoxal des mandataires, entre représentation et domination. Ainsi, comment se fait-il que ce "double jeu des mandataires ne se dénonce pas de lui-même" ?
[...] Ces nouveaux assistants travaillant à l'Assemblée participent au rallongement des temps d'attente pour accéder aux métiers du politique. D'autres acteurs non-politiques, surnommés les « champs adventices » par Offerlé, prennent également part à ce phénomène, comme les syndicalistes ou encore les journalistes, qui, même s'ils ne font pas vraiment partie du domaine politique, parviennent quand même à s'imposer au sein de celui-ci, grâce à leurs réseaux de connaissance par exemple. Par ailleurs, l'effet file d'attente mène à des aboutissements paradoxaux. [...]
[...] La délégation et le fétichisme politique - Bourdieu (1984) ; Métier : député. Enquête sur la professionnalisation de la politique en France - Boelaert, Michon et Ollion (2017) Le document 1 est un texte de Bourdieu, intitulé « La délégation et le fétichisme politique », et traitant du rôle et des relations entre mandants et mandataires dans l'espace politique et social. Bourdieu commence par expliciter la fonction de ces acteurs, en définissant les mandataires comme des personnes signifiantes, à qui des mandants, c'est-à-dire un groupe d'individus signifiés, ont transféré un pouvoir important, le plus souvent de représentation et de mobilisation. [...]
[...] Pour commencer, l'effet file d'attente peut être expliqué par l'explosion du nombre d'acteurs, ce qui mène à un allongement du temps d'accès aux différentes instances politiques. Premièrement, une hausse du nombre d'élus nationaux et locaux peut s'observer. En effet, sur le plan national d'abord, le taux d'élus a fortement augmenté, puisqu'il est par exemple passé de 482 en 1962 à 577 en 1986 au Sénat. Sur le plan local, le constat est le même : différentes lois ont permis l'instauration de regroupements communaux en France, provoquant une intercommunalité entrainant une multiplication des acteurs. [...]
[...] Néanmoins, des effets positifs peuvent aussi être observés puisque l'effet file d'attente entraine l'apparition de nouvelles possibilités d'ouverture au champ politique, la plus développée étant celle de l'accès via les entreprises privées, comme en témoigne l'exemple de l'introduction de PME pour effectuer des campagnes de porte-à-porte au profit de certains partis, à la veille d'élections. Ces nouvelles possibilités permettent ainsi aux acteurs de réaliser leur entrée en politique, via des modes d'accès non-conventionnels. En conclusion, l'effet file d'attente peut s'expliquer par la hausse importante du nombre d'acteurs politiques, ce qui conduit à un allongement de l'accès aux fonctions électives. Même si ce phénomène entraine des conséquences néfastes, il peut aussi être un tremplin menant à l'apparition de nouvelles formes sociales et politiques favorisant l'entrée en politique de nouveaux acteurs. [...]
[...] La relation inverse est d'ailleurs aussi possible, et Bourdieu l'illustre avec l'exemple des journaux : une action bénéfique au mandataire le sera aussi pour le mandat, tout comme l'intérêt du mandant sera satisfait lorsque que mandataire satisfera la sienne. Pour conclure, « le double jeu des mandataires ne se dénonce pas de lui-même » puisque l'imposture légitime et la coïncidence des intérêts entre mandants et mandataires justifient la domination des mandataires et le fétichisme politique. Le document 2 est intitulé « Métier : député. Enquête sur la professionnalisation de la politique en France » et a été rédigé par Boelaert, Michon et Ollion. [...]
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