Avec 1789 « C'est toute l'armature idéologique de la France Monarchique qui vole en éclat remplacée du jour au lendemain par de nouveaux principes puisés dans l'arsenal des spéculations arbitraires des philosophes. », Serge BERSTEIN, L'invention de la démocratie. En effet, 1789 et les années suivantes consacrent la démystification du droit divin du souverain et la contestation de toutes les structures traditionnelles du pays. La souveraineté est désormais nationale et non plus royale, le Roi n'est plus que « Roi des français » face à une Assemblée, qui elle est « Nationale » toujours plus puissante et la Révolution établit l'égalité juridique de tous les citoyens. Toutes les structures et les conceptions traditionnelles de la France, de la Royauté, de la Politique volent en éclat au détriment d'un souverain impuissant, manipulé en grande partie par son entourage et peu à peu privé de pouvoir et de liberté. Confronté à une situation politique se dégradant peu à peu et dont l'aboutissement lui semble inéluctable le Roi se laisse convaincre par la Reine et le marquis de Bouillé de prendre la fuite pensant ainsi prouver qu'il est indispensable au pays et ramener les français à lui. Le 21 juin 1791 l'Assemblée prend connaissance de la « déclaration du Roi à tous les Français à sa sortie de Paris » qui résonne comme une véritable dénonciation d'un régime jugé impossible et qui s'achève par un appel aux français loyaux.
[...] Dans un second temps, il utilise la notion de justice et d'amour pour la patrie et le peuple français pour sensibiliser les français à sa cause. En parlant de crimes impunis au dessus des lois sureté des personnes mise partout en danger il joue sur la peur du peuple face aux évènements tels que la grande peur qui marquent beaucoup les esprits par leur caractère violent et sanguinaire. En effet, la plupart des Français s'ils ne sont pas contre-révolutionnaires sont tout de même effrayés par la teneur des journées révolutionnaires qui se soldent souvent par des actes de barbarie, actes restés la plupart du temps impunis. [...]
[...] De plus, il n'énonce à aucun moment de la lettre clairement son anti constitutionnalité mais préfère s'ériger en moralisateur, en gardien des bons principes, des bonnes mœurs, des bonnes lois, telles que la famille, la justice, la religion, la patrie, la liberté, etc. qui ne sont pas toujours respectés par l'Assemblée comme ils devraient l'être. Témoignage historique donc étrange oscillant entre la permanence du monarque absolu dans un Louis XVI qui s'octroie le droit de critiquer le régime et un roi trop humain pour être encore véritablement absolu, se présentant en victime, montrant ses sacrifices, sa douleur, et le non-respect des principes moraux primordiaux. [...]
[...] Le 21 juin 1791 l'Assemblée prend connaissance de la déclaration du Roi à tous les Français à sa sortie de Paris qui résonne comme une véritable dénonciation d'un régime jugé impossible et qui s'achève par un appel aux Français loyaux. Loin d'avoir les effets escomptés, la fuite et la lettre vont être condamnées par le peuple, alimenter les premières étincelles de républicanisme puis être utilisées contre lui lors de son procès. En ce sens, en quoi la position du Roi dans cette lettre fait-elle preuve d'originalité vis-à-vis du projet initial, rassembler les Français avec lui et contre la monarchie constitutionnelle ? [...]
[...] Il s'étend longuement sur les journées révolutionnaires du 5 et 6 octobre très traumatisantes. En insistant sur le fait qu'il aurait pu s'il le souhaitait s'enfuir ayant été prévenu à l'avance du mouvement de foule marchant sur Versailles, il se met en valeur et démontre sa bonne volonté et son abnégation, mais il craignit qu'on ne servît de cette démarche pour allumer la guerre civile, et il aima mieux se sacrifier personnellement Par la même, il prouve sa bonne volonté, son amour du peuple mais omet de préciser que la foule marchant sur Versailles à ce moment-là était principalement constituée de femmes et encadrée par la Garde Nationale. [...]
[...] Néanmoins, il s'agit de préciser que le Roi se rendant à un culte réfractaire aurait été très mal perçu par l'opinion publique. Par conséquent, le Roi insiste énormément dans cette lettre sur ses sacrifices consentis. Il parle également beaucoup des abus dont il a été victime, dont un en particulier, la privation de liberté. Il utilise pour cela des termes forts tels que captivité ou prison En effet, à partir du moment où le Roi est ramené à Paris il est un peu comme prisonnier entre le Peuple et l'Assemblée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture