Chirac, Quatrième République, État, système politique démocratique, dirigisme d'État, politique générale
La manière de gouverner la France n'a pas cessé de changer. Depuis l'après-guerre avec un régime parlementaire de la IVe République jusqu'à une politique plus libérale aujourd'hui. Malgré tout, les gouvernements français ont mené des politiques tendant à renforcer le rôle de l'État dans l'économie, mais aussi dans de nombreux autres domaines de la Libération jusqu'au début des années 1980, marquant une rupture et un changement majeur dans les politiques publiques menées jusqu'alors. Le document qui nous est proposé est un extrait de la déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale du Premier ministre Jacques Chirac le 9 avril 1986. Quelle est l'ampleur de la transformation annoncée dans ce discours et qu'elles en sont les motivations ? Nous allons montrer en quoi ce programme marque une rupture dans le gouvernement et l'administration de la France. Puis nous analyserons les motivations de cette rupture.
[...] Déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale du Premier ministre Jacques Chirac avril 1986) Le programme du Premier Ministre Jacques Chirac en 1986 « Depuis des décennies - certains diront même des siècles la tentation française par excellence a été celle du dirigisme d'État. Qu'il s'agisse de l'économie ou de l'éducation, de la culture ou de la recherche, des technologies nouvelles ou de la défense de l'environnement, c'est toujours vers l'État que s'est tourné le citoyen pour demander idées et subsides. [...]
[...] Cela lui permet d'avoir un rôle majeur sur toute l'économie française, ce que Chirac qualifie de « dirigisme d'État ». En effet, cela permet à l'État de pouvoir moderniser la France, augmenter les salaires des salariés, leur pouvoir d'achat et donc la croissance. Cependant, ces avantages sont à double tranchant. Cela ne permet aucune marge de manœuvre pour les entreprises du secteur privé qui doivent s'aligner à cette politique ce qui entraine la mainmise de l'État sur une grande partie de l'économie française d'où le terme de « dirigisme d'État ». [...]
[...] Et si Chirac fait fortement référence à l'économie, il n'en oublie pas les autres domaines qui ont été touchés par cette politique comme « l'éducation », « la culture » ou encore « la défense de l'environnement ». Cependant, si une politique de gauche était appliquée jusque dans les années 1980, ce n'est plus le cas par la suite. Jusqu'en 1983, les gouvernements appliquent des politiques en faveur du peuple lui assurant de la sécurité. Cependant, à partir de 1986, les gouvernements se rendent peu à peu compte qu'ils ne peuvent plus appliquer cette politique. Les gouvernements souhaitent alors une politique plus libérale laissant place à la concurrence et donc à la croissance. [...]
[...] L'État souhaite ainsi limiter ses investissements en faisant un assainissement financier ce qui ne ferait pas de mal à la France puisque, même si Chirac n'a pas dans l'intention de supprimer la Sécurité Sociale, il met en garde sur le système « menacé » et des « déséquilibres financiers » qui sont la conséquence de « très inquiétantes évolutions de fond ». La vente d'entreprises nationalisées doit combler ces déficits. Surtout, la réduction des dépenses sociales (santé, chômage, retraites) et la diminution du secteur public doivent réduire les dépenses de l'État. Ainsi la fiscalité sera aussi baissée, favorisant les investissements privés selon la logique libérale, mais creusant les déficits. [...]
[...] La déclaration annonce « la liste des entreprises qui pourront être dénationalisées dans les cinq années à venir ». Ces privatisations reviennent sur les nationalisations des 1981-1982 imposées par le précédent gouvernement de gauche. Mais elles remettent aussi en cause les nationalisations de la Libération qui étaient pourtant le résultat d'un consensus entre la gauche et la droite de l'époque, entre les communistes et de Gaulle. Renault, symbole fort du rôle économique et social de l'État, est donc privatisé, mais aussi les banques et les assurances, qui étaient le bras armé financier de l'État pour orienter les investissements dans l'économie française. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture