Combattre les inégalités et la pauvreté : Les États-Unis face à l'Europe - Alberto Alesina et Edward Glaeser (2006) - Les inégalités et les écarts de richesse entre l'Europe et les États-Unis

Thèmes abordés

Combattre les inégalités et la pauvreté : Les États-Unis face à l'Europe, pauvreté, Europe, Etats-unis, Alberto Alesina, Edward Glaeser, politiques de redistribution, économie de marché, institutions politiques, ségrégation raciale, État-providence, communauté, melting-pot, écarts de richesse, socialisme, conservatisme, mobilité sociale, redistribution fiscale, crise migratoire, minorités ethniques

Résumé du document

Aujourd'hui, avec l'apparition des nouvelles technologies, les inégalités et les écarts de richesse se creusent entre les pays, mais aussi entre les individus. Pour remédier aux inégalités entre pays, on trouve des institutions comme le Fonds Monétaire International (FMI) ou encore la Chambre de commerce international (CCI), institutions permettant de réguler l'économie mondiale. En ce qui concerne les inégalités entre individus, cette tâche est déléguée aux gouvernements nationaux, chargés de redistribuer les richesses entre chaque partie de la population. Néanmoins, il est possible de constater que ces politiques de redistribution varient entre l'Europe et les États-Unis. Dans leur ouvrage, intitulé Combattre les inégalités et la pauvreté : Les États-Unis face à l'Europe, Alberto Alesina et Edward L. Glaeser ont donc enquêté pour comprendre les raisons de ces variations. Alberto Alesina était un professeur d'économie politique d'origine italienne né le 29 avril 1957 et mort le 23 mars 2020. Il a dirigé le département d'économie au sein de l'université d'Harvard aux États-Unis. On recense exactement 125 articles et tribunes qu'il a publiés dans diverses revues et divers quotidiens du monde entier et il présente à son actif de nombreux livres. Edward L. Glaeser est quant à lui un économiste américain né le 1er mai 1967. Il est professeur d'économie à l'université d'Harvard. On connaît également le nombre de ses articles en ce qui concerne les villes, leur croissance et encore bien d'autres sujets. Passant par des réponses économiques, sociologiques tout comme politiques, ils ont cherché à démêler le vrai du faux pour expliquer le pourquoi de ces distinctions entre ces deux zones géographiques. Cet essai théorique permet d'analyser ce thème à l'aide d'une prose argumentative poussée, contribuant à rendre leur réflexion plus compréhensive à l'égard du lecteur.

Extraits

[...] Institutions politiques et redistribution Alberto Alesina et Edward Glaeser se penchent désormais sur les déterminants politiques pouvant expliquer ces écarts de redistribution entre l'Europe et les États-Unis. En effet, ils se demandent si cet écart n'est pas plutôt due à des systèmes politiques différents. Entre régimes présidentiels, régimes bipartistes, ou encore fédérations, on trouve multiples types de régimes, chacun d'eux ayant leur spécificité. Ainsi, les deux économistes analysent les caractéristiques de ces régimes pour essayer de déterminer lesquels sont les plus à mêmes de créer un écart redistributeur entre les pays étudiés. [...]

[...] Pour conclure sur cet aspect du sujet, il est clair que les pays européens investissent beaucoup plus que les États-Unis dans un effort de redistribution des richesses. Ainsi, même si les résultats de ces efforts ne sont pas égaux en fonction des pays, les deux économistes démontrent bien par leur réflexion l'impact que peut tout de même avoir les pouvoirs publics sur les inégalités. Mais, ils se questionnent de nouveau afin de comprendre à quoi est due cette idéologie américaine du laisser-aller économique, contribuant à cette part toujours plus croissante d'inégalités dans leur économie. [...]

[...] Désormais, ils essayent de comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles les États-Unis ont choisi d'avoir des institutions totalement écartées de celles européennes. Pour cela, ils s'immergent dans l'histoire des deux territoires. Ils identifient plusieurs différences entre les deux territoires. Tout d'abord, ils s'aperçoivent que pour avoir un Etat-providence, il était primordial d'avoir un mouvement syndical fort. Ainsi, dans des pays comme la Belgique ou la Suède, les mouvements syndicaux ont réussi. Ces mouvements n'ont pas eu le même succès aux États-Unis car pour réussir, un mouvement, quel que soit son envergure, doit pouvoir paralyser le pays tout entier. [...]

[...] Les déterminants politiques sont donc les seuls offrant une réponse efficace pour trouver les origines de ces idéologies européennes et américaines. Un parti socialiste fort n'a jamais existé aux États-Unis et n'a donc jamais pu transmettre ses idées au plus grand nombre au contraire de la droite américaine, qui a pu endoctriner facilement la population américaine au cours de ses nombreuses années au pouvoir. Pour conclure, ces idéologies ne sont donc que le fruit des succès des idées socialistes ou conservatrices dans les deux territoires. [...]

[...] Ainsi, étudier les systèmes de retraite permet également d'étudier les flux de transferts de richesses des plus riches vers les plus pauvres. Néanmoins, du fait des multiples paramètres à prendre en compte rendant plus compliquée une étude générale concernant les pays de l'OCDE. Néanmoins, les deux économistes mettent certains faits en avant, pouvant donner certaines indications : l'Europe donne plus aux pauvres que les États-Unis avec l'exemple des retraités. Un individu moyen préférera ainsi aller en retraite en Europe plutôt qu'aux États-Unis. [...]