L'ouvrage Les cultures politiques en France poursuit deux objectifs. Le premier est théorique, il consiste à expliciter la notion de culture politique que Serge Bernstein définit avant tout comme un « système de représentation » intégrant tant des concepts abstraits que des références historiques revisitées et réinterprétées, des mythologies, etc. Le second objectif est plus empirique et historique, il s'agit de dresser le paysage des cultures politiques dans la France contemporaine.
Les chapitres 4 et 5 qui nous intéressent ici sont respectivement consacrés à la culture politique républicaine et à la démocratie plébiscitaire – et au gaullisme qui selon Bernstein en est un dérivé direct. Pour expliquer la formation des cultures politiques étudiées Serge Bernstein adopte une approche pluraliste : il aborde tant les soubassements philosophiques et théoriques des cultures politiques républicaine et plébiscitaire que les processus historiques ayant présidé à leur élaboration. Cette permet de mettre en évidence le caractère composite des cultures politiques étudiées ainsi que la diversité des apports qu'elles intègrent.
[...] Pour expliquer la formation des cultures politiques étudiées, Serge Bernstein adopte une approche pluraliste : il aborde tant les soubassements philosophiques et théoriques des cultures politiques républicaine et plébiscitaire que les processus historiques ayant présidé à leur élaboration. Cette permet de mettre en évidence le caractère composite des cultures politiques étudiées ainsi que la diversité des apports qu'elles intègrent. Le chapitre 4 dont le titre Le modèle républicain : une culture politique syncrétique évoque la progressivité avec laquelle la culture républicaine s'est construite sur la combinaison d'éléments contradictoires décrits en un premier temps le processus historique d'élaboration de la culture républicaine qui consiste en un amas de références historiques réinterprétées et auxquels ont été conférés une cohérence parfois artificielle. [...]
[...] Le concept de culture politique tend dans une certaine mesure à enfermer l'individu dans une catégorie définie, déterminée à laquelle rien ne garantit qu'il corresponde en totalité. Peut-être l'ouvrage de Bernstein aurait-il gagné en nuance, en finesse et en justesse à envisager l'existence de stades intermédiaires entre ces idéaux types que sont les cultures politiques ? Serge Bernstein se demande au cours du chapitre 5 si l'on peut parler à propos du gaullisme de véritable culture politique dans la mesure où le gaullisme ne serait-ce que par son nom semble plus faire allusion à la pensée d'un homme et à son action que désigner un système de représentation, une sensibilité. [...]
[...] Ayant fait preuve d'un fort pragmatisme matière économique il ne laisse pas par conséquent de dogme dans lequel les gaullistes contemporains puissent trouver des réponses claires aux questions soulevées par la crise, ce qui explique l'adhésion d'une part du mouvement gaulliste aux idées libérales mises en œuvre par les conservateurs britanniques et les républicains américains dans les années 1980. D'une façon diamétralement opposée, la crise qui a précipité celle du gaullisme, va susciter un regain d'intérêt pour le modèle républicain. Ainsi, les espoirs déçus qu'elle avait placés dans une croissance infinie et généralisée poussent une partie de la classe moyenne salariée à délaisser le modernisme économique d'un Pompidou ou d'un Giscard d'Estaing pour se replier sur les valeurs sûres et éprouvées de la République dont se revendique F. [...]
[...] Sous la IVe, l'opposition gaulliste au régime des partis a beau jeu de dénoncer le système et constitue avec le PCF la principale force politique d'opposition au régime. Convergence Le gaullisme au pouvoir va dans le sens d'une réconciliation entre les deux cultures politiques De Gaulle s'il n'a de cesse de critiquer la IVe République va néanmoins réaliser une synthèse entre démocratie plébiscitaire et modèle républicain, synthèse concrétisée par la constitution de la 5e République qui, en même temps qu'elle marque l'adhésion explicite du gaullisme aux principes libéraux de la Révolution française qui appartient au fondement philosophique du modèle républicain la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est contenue dans le préambule prouve aux républicains la compatibilité entre un pouvoir exécutif fort et le respect de l'État de droit dont on peut même penser qu'il est complété par la création du Conseil constitutionnel et de la liberté des citoyens. [...]
[...] Il constitue dans la plupart des cas où il est appliqué un facteur explicatif de comportements individuels largement acceptables. Au cours des chapitres 4 et Serge Bernstein montre que l'élaboration d'une culture politique fait appel des éléments théoriques, à des systèmes doctrinaux complexes, mais que pour s'enraciner dans le corps social elle emprunte des voies qui ont plus à voir avec la mythologie, l'imagerie populaire qu'avec la pure réflexion sur les problèmes posés à la société. Il démontre ainsi la forte part de subjectivité et de vécu qui préside à la formation d'une opinion politique. [...]
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