Chantal Brunel, "Libéralisme et autoritarisme, le choc des modèles", 11 août 2008 - le capitalisme autoritaire chinois

Résumé du document

L'article intitulé « Libéralisme et autoritarisme, le choc des modèles » est extrait du journal « Le Figaro », paru le 11 août 2008. Ici, Chantal Brunel, alors députée UMP de Seine-Saint-Denis, exprime son point de vue sur le capitalisme tel que nous le connaissons aujourd'hui, c'est-à-dire un capitalisme qui se présente sous deux modèles. Le capitalisme dit « libéral » concerne principalement l'Europe continentale et le monde anglo-saxon.

Il s'attache à l'économie de marché et aux valeurs libérales qui en découlent. Le capitalisme dit « autoritaire » concerne « la Chine et sa cadette, le Vietnam », la Russie, Cuba, et certains pays d'Amérique latine. Il mêle communisme politique et capitalisme économique. Même s'il est abusif de parler d'un conflit du même type que la Guerre froide, certains points permettent d'établir quelques similitudes avec cette période de quarante ans. De fait, la journaliste parle bien d'une « compétition mondiale » opposant ces deux modèles, le modèle autoritaire s'étant développé il est vrai sous la tutelle du bloc de l'Est.

Il conviendra alors d'expliciter les caractéristiques du modèle autoritaire et de questionner l'évolution des deux formes du capitalisme.

Extraits

[...] Cet exemple est aussi l'occasion de montrer qu'on assiste en quelque sorte à un nouveau partage du pouvoir entre sociétés libérales et sociétés autoritaires B. Un partage du pouvoir qui s'accompagne d'une transformation profonde des modèles Les différentes querelles survenues entre les deux modèles laissent présager de futures divisions même si les deux parties savent très bien que par exemple au niveau économique, elles ont beaucoup plus à gagner qu'à perdre en acceptant de s'allier en faveur du libre-échange. À l'inverse au niveau politique, elles semblent bien décidées à camper sur leurs positions. [...]

[...] Le fait que la construction de ces instituts soit privilégiée en dehors de Chine montre que la prospérité doit satisfaire l'appétit de puissance du pays. Tout cela témoigne de la volonté de la Chine de s'affirmer en tant que puissance culturelle. Du côté libéral, la donne est différente puisque l'expansion culturelle date des débuts de la colonisation. Même si ce mouvement est terminé, on a assisté d'une part à une forme de néo-colonialisme, notamment en Afrique, mais aussi à une persistance de certaines formes de particularismes hérités de l'époque coloniale. [...]

[...] À la lumière de cette analyse, c'est avant tout sur le fond que s'opposent le modèle libéral et le modèle autoritaire. De fait, chacune des particularités propres à ces deux formes de capitalisme, comme leurs approches divergentes sur la question des libertés, le modèle autoritaire privilégiant l'efficacité économique au détriment des droits fondamentaux prétendus nécessaires par le modèle libéral, sont à la base de certains conflits mineurs. Selon Chantal Brunel, ces deux mondes se regardent et entament un bras de fer qui n'aboutira que si les deux modèles améliorent leurs systèmes de l'intérieur. [...]

[...] Le capitalisme dit libéral concerne principalement l'Europe continentale et le monde anglo-saxon. Il s'attache à l'économie de marché et aux valeurs libérales qui en découlent. Le capitalisme dit autoritaire concerne la Chine et sa cadette, le Vietnam la Russie, Cuba, et certains pays d'Amérique latine. Il mêle communisme politique et capitalisme économique. Cette page débute par un aperçu du mode de fonctionnement du capitalisme autoritaire. Elle aborde ensuite les spécificités des deux variantes libérales, celle du monde anglo-saxon et celle de l'Europe continentale. [...]

[...] Mais c'est à un autre niveau que ces deux modèles semblent s'opposer sur la question de la prospérité. La députée de Seine-Saint-Denis souligne que nous ignorons encore comment le formidable développement des pays émergents contribuera à une plus grande démocratisation de la société Ici, elle met en avant le fait que pour les politologues, seule la force globale dont dispose un pays est prise en compte pour lui attribuer un statut (pays concurrent, allié, émergent, hégémonique Par exemple, le fait que l'atelier du monde soit membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et qu'il soit également doté de la force nucléaire lui confère une influence considérable dans la zone Asie Pacifique. [...]