Exposé de Sciences politiques sur le capitalisme historique d'Immanuel Wallerstein.
[...] En somme, le capitalisme historique évolue entre deux logiques commerciales distinctes : une politique de libre-échange où les flux s'exportent sur d'autres territoires, et une politique d'autarcie où les flux restent au sein des frontières. A titre illustratif, la France a historiquement plutôt eu une politique économique à finalité territoriale tandis que l'Angleterre ou le Portugal auraient davantage eut une politique mercantiliste. En ce sens, la politique douanière des Etats [p.48] est la première lutte qu'a connu le capitalisme. En ce sens toujours, les revendications de type nationaliste sont une donne consubstantielle au capitalisme et non l'apanage d'une idéologie particulière [p.49]. [...]
[...] Dans ce contexte, Emmanuelli Wallerstein propose de relever les modalités d'exercices de ces logiques suivant deux mythes[1] : l'autonomie du marché vis-à-vis de l'Etat et la plénitude de l'Etat souverain (II). Le mythe de l'autonomie du marché vis-à-vis de l'Etat L'émergence de l'économie-monde par l'enracinement étatique et l'ordonnancement de la division sociale du travail illustrent et contrecarrent le mythe de l'autonomie du marché vis-à-vis de l'Etat. L'émergence de l'économie-monde par l'enracinement étatique A la base de l'expansion de l'économie-monde se trouve la volonté de certains acteurs économiques de conquérir les structures étatiques. L'objectif est d'enraciner l'Etat pour mieux contrôler sa souveraineté. [...]
[...] Les Etats font donc partie d'un système inter- étatique de relations économiques dans lequel la souveraineté externe octroi ressources et limites à leurs actions. Les détenteurs du capital étaient donc, d'une certaine manière, peu ou prou obligé de tenir des relations diplomatiques avec d'autre Etats de telle sorte qu'aucun d'entre eux ne puisse disposer du monopole économique absolu sur tous les autres. Wallerstein utilise l'expression équilibre des puissances pour définir ce faire. Ainsi pris le système, l'hégémonie économique d'un Etat, ou sa période de domination relative, prime juste les autres Etats par l'utilisation d'un avantage comparatif. [...]
[...] D'une part, la valeur des taxes prélevées augmente régulièrement quant au renforcement de l'Etat. D'autre part, elle accentue la prolétarisation entre les acteurs via trois recours : l'octroi de subventions publiques, les détournements de fonds publics, la privatisation des profits et la nationalisation des pertes [p.52-53]. S'il n'est certes pas mentionné d'exemples concrets, celui du Canal de Panama nous semble intéressant. Mentionnons dernièrement que le maintient de l'ordonnancement de la division du travail social est rendu possible par l'utilisation des forces répressives comme élément de souveraineté interne quant à la police et comme élément de souveraineté externe quant à l'armée. [...]
[...] En somme, la dynamique du capitalisme historique tend intrinsèquement à se structurer spatialement à l'échelle globale. Trois modalités permettent donc de définir ce marché : la production agricole et industrielle, le commerce et la finance [p.58]. Ces modalités sont toujours auto-entretenues comme avantage comparatif car : une innovation industrielle est toujours soumise à la concurrence qui peut l'utiliser à son escient, une position hégémonique est toujours soumise aux pressions sociales de redistributions des revenus. La régulation de l'économie-monde par l'idéologie de classe Le capitalisme historique est régulé intrinsèquement par un équilibre des puissances un jeu politique à somme nulle trouvant sa structuration dans l'expansion globale. [...]
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