La bureaucratisation néolibérale ou la domination du redéploiement de l'État dans le monde contemporain, Béatrice Hibou, redéploiement de l'État, bureaucratie, agenda politique, chômage, bureaucratie néolibérale, démocratie libérale, mode de gouvernance, néolibéralisme
L'extrait soumis à notre analyse constitue l'introduction de l'ouvrage de la chercheuse Béatrice Hibou intitulé La bureaucratisation néolibérale, ou la domination du redéploiement de l'État dans le monde contemporain et paru aux éditions La Découverte en 2013. Cette année pourrait constituer l'illustration de ce redéploiement de l'État que l'auteure tente d'identifier et d'analyser à travers les concepts de "bureaucratie" et de son qualificatif "néolibérale" sur lesquels il nous faudra revenir. En effet, 2013, ce n'est pas seulement la mise à l'agenda politique de la question économique avec la description d'un chômage à la hausse de 14 % pour les chômeurs de longues durées, l'augmentation des liquidations d'entreprises et un accroissement de la dette publique à 95,1 % du PIB. C'est bien l'inscription de réponses, de modes d'action et de discours technicistes qui s'inscrivent dans une dépolitisation de ces sujets qu'il convient d'analyser.
[...] La bureaucratisation néolibérale, ou la domination du redéploiement de l'État dans le monde contemporain, Introduction - Béatrice Hibou (2013) - Les techniques de pouvoirs L'extrait soumis à notre analyse constitue l'introduction de l'ouvrage de la chercheuse Béatrice Hibou intitulé La bureaucratisation néolibérale, ou la domination du redéploiement de l'État dans le monde contemporain et paru aux éditions La Découverte en 2013. Cette année pourrait constituer l'illustration de ce redéploiement de l'État que l'auteure tente d'identifier et d'analyser à travers les concepts de « bureaucratie » et de son qualificatif « néolibérale » sur lesquels il nous faudra revenir. [...]
[...] Aussi, il est question d'un redéploiement de l'État face à cette nouvelle logique. Il est donc affirmé que le politique ne se construit pas de manière univoque par une expression, qu'elle soit autoritaire, collégiale et oligarchique ou même personnelle ou démocratique, plurielle et alternative, on constate une transcendance de la bureaucratie néolibérale. Il y a un dialogue du politique qui se peut également articuler avec la sphère privée et économique. L'auteure défend donc l'existence de chemins buissonniers du politique. Ainsi, Hibou dispose que c'est en analysant les émanations de ce système, les formalités, les processus, les normes et les codes, mais également l'universalisation des modes de définition de la « bonne gouvernance », qu'il est loisible d'y tirer la manière dont se paramètre et se recalibre le politique ainsi que ses modes d'interventions sans oublier l'image de l'État. [...]
[...] Comprendre le fonctionnement de ce langage c'est rendre possible une analyse d'une structuration des débats entre « naturalisme économique et polarisation morale. » Aussi, nul n'a la primeur du contrôle de l'action bureaucratique, cette dernière étant plutôt un laboratoire labyrinthique structuré par des normes et des codes qui structurent l'action d'un État. Aussi, par l'usage d'un tel langage, ce système se fait une idéologie. Une idéologie de l'évidence et de la communication simple qui brouille pourtant, en effet, elle se définit avant tout par un agglomérat de « petits riens », c'est bien un ensemble de formalités basiques qui conduisent par leurs multiplications à la construction d'un tel système, dont il ne faut jamais oublier qu'il n'est qu'un assemblage d'actions hétérogènes au sein de contextes pluriels et disparates. [...]
[...] Hibou postule que là-dessus, reprenant Isabelle Bruno, les formations, la pédagogie, ces manières de rendre accessible une certaine technique de l'exercice formelle, constituent autant de manières d'accroître la conformité quant au respect des procédures, quand bien même cette pédagogie passerait par un sociolecte précis basé sur des simplifications sociales, scientifiques grossières : le processus universaliste est à l'œuvre parce qu'il est bien question par de tels processus de dégager des mécanismes clairs, prévisibles, dégagés de tout caractère sibyllin. Néanmoins, comme toute généralisation, ces dernières sont fondamentalement imparfaites et peuvent entraîner un rapport de force avec d'autres acteurs, situations . Il faut également comprendre la bureaucratie néolibérale comme une technique du langage qui inscrit, par l'invention de ses propres terminologies, la bureaucratie dans le réel. [...]
[...] Une méconnaissance de la situation Pourtant, stigmatiser des phénomènes et idéologies face à l'émergence de ce modèle constitue une méconnaissance de la situation. Le fait social est trop important pour résulter d'une seule volonté individuelle ou sectorielle. Il est bien plus question d'une relation de multiples intentionnalités avec la constitution de « galaxie d'intérêts ». Si cette bureaucratie néolibérale est en place, c'est parce qu'elle est le résultat véritable d'une caractéristique qui lui est intrinsèque : la liberté d'expression de visions et de paradigmes opposés. [...]
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