Qualifiée par Napoléon et Tocqueville de grande puissance en devenir, la Russie évolue à son propre rythme et est décalée par rapport aux autres pays européens. C'est un état surprenant d'une part par sa puissance militaire et industrielle. D'autre part elle se distingue par son refus d'entrer dans l'âge démocratique dans un climat où l'expansion du libéralisme fleurit en Europe depuis le premier quart du XIXème siècle. Marquée par un sentiment national fort depuis la guerre de 1812 contre Napoléon I er, la Russie est dirigée d'une main de fer par un régime autocratique. L'autocratie est un pouvoir qui n'a d'autre justification et légitimité que lui-même, c'est un régime politique où un seul individu détient un pouvoir personnel et absolu, l'homme à la tête de ce pouvoir est appelé tsar, dérivé de Cesar. Ce type de gouvernance fut instauré en Russie par Alexandre I puis endurcit par Nicolas I en 1825. Ce dernier a été élevé dans la période des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, et se positionne contre le libéralisme. Il arrive au pouvoir au moment où éclate l'insurrection décabriste, tentative de coup d'état polonais afin de réclamer au futur tsar une constitution. Son règne commence donc sous des auspices difficiles, il réprime fortement l'insurrection et profite de cette crise pour instaurer un régime répressif basé sur l'ordre et la discipline militaire.
[...] Pour l'auteur, Nicolas I renie les lois antérieures et appliquent les siennes, cela révèle encore une fois l'étendu du pouvoir tsariste. l'auteur du texte condamne, malgré cette codification une application partielle de la loi, une justice floue et lente. Il rappelle que le peuple plie sous le joug du pouvoir autocratique , il fait référence aux servage. Il faut rappeler que le maitre (soit les nobles , soit la couronne) avait le droit de vie ou mort sur les serfs. [...]
[...] Varsovie est reprise le 8 septembre et de nombreux polonais partent en exil, pour la France en particulier. Nicolas I supprime la Constitution de 1815 et favorise la russification du pays. Cette bataille sanglante rappel d'autres propos d'Ivan Golovine, (L46) "Il veut commander en despote et qu'on lui obéisse en esclave.". Il faut rappeler que l'insurrection varsovienne découle directement d'un refus d'intervention contre la Belgique alors que l'ordre avait été donné de mettre l'armée polonaise sur le pied de guerre. [...]
[...] Il arrive au pouvoir au moment où éclate l'insurrection décabriste, tentative de coup d'état polonais afin de réclamer au futur tsar une constitution. Son règne commence donc sous des auspices difficiles, il réprime fortement l'insurrection et profite de cette crise pour instaurer un régime répressif basé sur l'ordre et la discipline militaire. Ivan Golovine, émigré Russe écrit un livre en 1845, " La Russie sous Nicolas I " où il critique fermement la régime despotique Russe, c'est une véritable pamphlet contre l'empereur. [...]
[...] Dans un contexte européen où les Lumières sont en pleines essor, la loi demeure un enjeu important du début du XIXème siècle. Montesquieu voit son ouvrage " De l'esprit des lois " prendre de plus en plus d'ampleur. La Russie de Catherine II, bien qu'elle soit qualifiée d'empire autocrate prend note de cette idée de séparation des pouvoirs et de droits naturels, (L35) " La confiscation des biens a été abolie par Catherine ; elle est rétablie par Nicolas", Nicolas I fait disparaitre cette circulation d'idées entre l'Europe et la Russie, préférant un système ou il est garant de la loi. [...]
[...] Ce climat de frustration et de canalisation des intellectuels russe, s'oppose aux idéologies européennes du XIXème siècle et c'est aussi cela qui fait de la Russie une exception européenne. Nous verrons à présent que les héritages du libéralisme et des Révolutions européennes sont ignorées par le gouvernement russe. En Europe, les Lumières réinventent la culture politique, elles mettent en forme la théorie des droits naturels de l'homme. La philosophie des lumières replace l'Homme au centre de toute réflexion politique, mais pose aussi la question de la légitimité de la tradition. [...]
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