Commentaire du Les sociologues et les institutions représentatives de Raymond Aron de 1960. Texte traitant de la démocratie, de ses institutions et de son fonctionnement. Il aborde également la compétition mise en place par la démocratie, notamment entre les partis politiques, et tranchée par le suffrage des électeurs.
[...] NATURE DES REGIMES DEMOCRATIQUES Il conviendra dans un premier temps d'analyser le système démocratique tel qu'il fonctionne dans les démocraties occidentales système que défend Aron, organisation qui a des implications directes sur le fonctionnement du pouvoir Son organisation Aron commence par une définition négative de la démocratie: elle n'est pas supra-sensible ce n'est pas le régime idéal Ici, il s'oppose directement aux tenants du droit naturel pour qui la démocratie serait le régime immanent à la société humaine. En fait, rien ne justifie en théorie ce système: ni les théories philosophiques ni les idéologies. La récurrence du substantif idée/idéal témoigne de la méfiance de l'auteur vis-à-vis de toute explication théorique qui servirait en fait, à légitimer le pouvoir en place. Mais alors, le choix du régime est-il un choix arbitraire? [...]
[...] Ces multiples moyens oblige[nt] les gouvernants R. Aron dit ainsi que la majorité, ou du moins les gouvernants, lors d'une cohabitation, accepte(nt) ce débat, elle n'entrave pas les droits de l'opposition sans quoi elle ne respecterait pas les règles elle entrerait dans l'illégalité et l'illégitimité. Ces moyens sont très souvent absents dans les régimes autoritaires voire totalitaires. C'est pourquoi leur effectivité rend compte d'une véritable démocratie libérale, dans laquelle l'alternance est possible. Ainsi, les gouvernants doivent accepter de remettre en cause leur statut lorsque viennent les élections. [...]
[...] Ou bien, on provoque le désintérêt du citoyen pour la vie politique: ils sont tous pareils est une expression qui revient fréquemment à l'approche d'élections présidentielles. C'est aussi une des raisons principales de la montée des extrémismes. Toutefois, des moyens institutionnels peuvent pallier ces risques et mettre en place une démocratie efficace. II/ LES MOYENS DE LA DEMOCRATIE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL On peut analyser deux catégories de moyens: l'un qui découle de la compétition à savoir le consensus. Le second provient des suffrages qui imposent une certaine pression sur les gouvernants. [...]
[...] Ce consensus, ce respect des règles permet d'éviter la monopolisation des institutions par un seul homme (la dictature) ou par un parti. Enfin, le dernier moyen abordé par R. Aron pour faire fonctionner la démocratie est le suffrage. La pression du suffrage Les élections qui mettent en place l'alternance de manière effective ne constituent pas, à proprement parler, une forme de mandat impératif mais elles rappellent aussi les obligations des gouvernants. R. Aron dit qu'elles décident de leur sort En effet, les citoyens sont amenés à juger ceux qui les gouvernent, s'ils ne sont pas satisfaits, ils peuvent alors les destituer. [...]
[...] Pour Aron, cette compétition n'est pas néfaste pour la vie démocratique. Il semble faire écho à F. Guizot pour qui la raison, tant bien que mal, émerge de l'affrontement des idéologies des partis politiques. Dans un parlement, il y aura des débats, des interpellations du gouvernement ou des mises en demeure des ministres par le fait de l'opposition. Par ailleurs, les rivaux se disputeront les suffrages aux élections en montrant le bien-fondé de leurs idées, ce sont les campagnes électorales Ces quelques exemples illustrent cette compétition permanente et organisée qui montre que l'exécutif n'a jamais un pouvoir absolu, il est plus ou moins limité par des contre- pouvoirs. [...]
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