Dans le cadre de ce travail, je me propose de mettre en relation deux références incontournables de l'approche cognitive, soit L'État en action : politiques publiques et corporatismes (Jobert et Muller, 1987) et States, Social Knowledge, and the Origins of Modern Social Policies (Rueschemeyer et Skocpol, 1996). Cette synthèse bibliographique prendra la forme d'une « recension-essai » (review essay) comparant ces deux ouvrages, du même type qu'on retrouve dans l'American Political Science Review (APSR). Il est à noter que ces textes représentent une « connaissance en acte » (j'emprunte ici l'expression à Jean-Michel Berthelot, 1990) de l'approche cognitive, c'est-à-dire qu'ils permettent d'appréhender concrètement la manière dont les scientifiques utilisent cette approche dans le cadre de leurs recherches, par opposition au discours que pourraient tenir à son égard ces mêmes scientifiques. Cette stratégie a l'avantage de révéler la portée et les limites de l'approche cognitive sans passer par le filtre déformant de la rhétorique.
Ce travail comporte quatre parties principales. Je procède tout d'abord à une brève présentation des textes examinés dans le cadre de la synthèse. Je présente et justifie dans un deuxième temps la grille retenue afin d'analyser ces textes. Quelques hypothèses à même d'orienter la réalisation de la synthèse sont ensuite proposées à la troisième partie. Enfin, la dernière section s'attaque à la synthèse sur les approches cognitives et vérifie la validité des propositions de recherche avancées. En guise de conclusion, j'effectue un retour évaluatif sur les hypothèses, les textes et la grille d'analyse.
[...] Je questionne plutôt la tendance de ce type d'analyse à occulter les logiques explicatives à l'œuvre au sein des textes derrière une surabondance de détails factuels. En dernier lieu, le recours à cette grille a pour effet d'orienter la synthèse vers la structure explicative des textes, mais entraîne par ailleurs des coûts sur les plans de la description et de la mise en contexte. À trop se concentrer sur l'explication, on néglige des éléments importants tels que la pertinence du problème de recherche (s'agit-il d'un problème important?) et les thèses qui sont avancées par les auteurs. [...]
[...] Un travail nécessaire d'opérationnalisation, voire de redéfinition, des schèmes s'impose, notamment en ce qui a trait à la relation qu'ils entretiennent avec leurs différents programmes. Annexe A : Grille d'analyse appliquée aux différents textes Bibliographie BERTHELOT, Jean-Michel (1990). L'intelligence du social : le pluralisme explicatif en sociologie, Paris : PUF p. CANNADINE, David (1999). On Reviewing and Being Reviewed History Today, vol pp. 30-33 HEMPEL, Carl G. et Paul OPPENHEIM (1948). Studies in the Logic of Explanation Philosophy of Science, vol pp. [...]
[...] Varieties of Social Explanation: an Introduction to the philosophy of Science, Boulder: Westview Press p. NEWTON-SMITH, W. H. (2001). Explanation dans W. H. Newton-Smith (dir.), A Companion to the Philosophy of Science, Malden: Blackwell Publishers, pp. 127-133. RUESCHEMEYER, Dietrich et Theda SKOCPOL (dir.) (1996). [...]
[...] Cette stratégie a l'avantage de révéler la portée et les limites de l'approche cognitive sans passer par le filtre déformant de la rhétorique.[4] Ce travail comporte quatre parties principales. Je procède tout d'abord à une brève présentation des textes examinés dans le cadre de la synthèse. Je présente et justifie dans un deuxième temps la grille retenue afin d'analyser ces textes. Quelques hypothèses à même d'orienter la réalisation de la synthèse sont ensuite proposées à la troisième partie. Enfin, la dernière section s'attaque à la synthèse sur les approches cognitives et vérifie la validité des propositions de recherche avancées. [...]
[...] Les recensions-essai ont mots et plus (Cannadine p. 31). Contrairement à la Revue canadienne de science politique, cette revue scientifique publie régulièrement des recensions-essais mettant en relation plusieurs ouvrages. Je ne soutiens en aucun cas que la stratégie de la connaissance en acte est la seule valable, mais simplement qu'elle présente, dans le cas présent, un avantage décisif sur la stratégie rivale. Il est malheureusement impossible d'offrir ici plus qu'un survol superficiel des arguments complexes avancés par les auteurs, compte tenu des contraintes d'espace qui sont ici les miennes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture