Analyse des tracts CGT de la grève du 30 novembre 1938

Résumé du document

Le document que nous avons ici est tiré de l'ouvrage de Jean Domenichino, professeur d'histoire contemporaine, spécialisé dans l'histoire des entreprises et du monde du travail. Sa thèse, "Une ville en chantier, la construction navale à Port-de-Bouc 1900-1966", va nous permettre d'étudier ces deux tracts de la confédération générale du travail (CGT). Le premier est un appel à la grève générale pour le 30 novembre 1938.

Le second est un appel à une manifestation le 26 novembre 1938 dans différentes villes de la région de Port-de-Bouc. Ces tracts sont émis par la confédération générale du travail (CGT) mais également par l'Union départementale des syndicats ouvriers du Bas-Rhin ainsi que la Fédération syndicale internationale (FSI).

Comment ces tracts sont-ils le reflet du climat politique de 1938 ? Quelles sont les raisons de cette grève ? Quels impacts cette manifestation a-t-elle eus sur la politique, la mobilisation syndicale et la société ?

Extraits

[...] Après la guerre, le gouvernement Daladier/ Reynaud, qui s'était montré si populaire lors de son investiture, devient alors le bouc émissaire de la population française. Bibliographie Ouvrages généraux BOUJOU Paul, DUBOIS Henri : La 3e République. Que sais-je PUF ZERAFFA Danièle : Histoire de France : d'une République à l'autre 1918- 1958. Hachette supérieur, Carré Histoire Ouvrages spécialisés REMOND René : Edouard Daladier, Chef du gouvernement, 1938-1939. Presse de la fondation nationale des sciences politiques REMOND René : La France et les Français en 1938 et 1939. Presse de la fondation nationale des sciences politiques Du REAU Elisabeth, Edouard Daladier 1884-1970. Fayard, 1993. [...]

[...] De 1936 à 1938, il est ministre de la Défense et son travail est de préparer et améliorer l'armée française. Il devient Président du Conseil le 9 avril 1938. Il n'annonce pas tout de suite l'orientation de sa politique. Il bénéficie cependant d'une grande popularité et une autorité incontestable. En effet, il véhicule l'image d'un homme sincère, sérieux, patriote et fidèle aux valeurs républicaines et démocratiques. Les premiers mois après son arrivée au gouvernement, sa politique reste mesurée et il affirme vouloir élargir sa majorité sans renier pour autant les acquis du Front Populaire. [...]

[...] Cependant, le journal l'Humanité, journal communiste, titre lui A Paris comme en Province, la grève générale contre les décrets de loi fut un magnifique mouvement Les chiffres disponibles permettent de comprendre que la grève a été un succès dans le secteur de la métallurgie, la chimie, le bâtiment ou le textile. Aux chantiers navals de La Seyne, près de Port-de Bouc, la grève est totale. À Port-de-Bouc, on rapporte 53% de grévistes selon les rapports officiels et 65% selon les syndicats. La grève dura 15 jours et se finit à cause d'une forte répression policière. Le commissaire central de Marseille dresse un bilan approximatif des grévistes dans la ville. On évalue à grévistes sur travailleurs alors que les syndicats annoncent eux grévistes. [...]

[...] Un ensemble de 42 décrets assouplit fortement la loi sur les 40h hebdomadaires. La semaine de 6 jours devient une règle pour que les patrons puissent ajouter les heures supplémentaires. La procédure pour travailler en heure sup est facilitée et peut atteindre 50h de travail par semaine sur simple déclaration à l'inspection du travail. Le taux de majoration des heures sup est abaissé à au bout de 250h, la majoration est de et de 25% à 400h. Des sanctions sévères sont prévues en cas de refus d'exécution des heures sup., si le travail ordonné par le patron est ordonné dans l'intérêt de la défense nationale. [...]

[...] En effet, la 2e parti du tract est une affiche appelant à la grève le 26 novembre. Ces premières petites grèves étaient pour prendre la température de la volonté de manifestation des ouvriers Il s'avère que les ouvriers en ont assez de la tyrannie des syndicats, mais qu'ils non d'autre choix que de s'y' soumettre. Sur la 2e partie du tract, à la ligne 41, on peut lire : Pour l'indépendance de notre pays ! pour la paix ! Le 30 novembre est également l'occasion de protester contre les accords de Munich du 30 septembre 1938. [...]