En 1848, le suffrage universel masculin fait son apparition en France, portant le nombre des électeurs d'environ 250000 à plus de dix millions. Transformant un électorat restreint aux plus riches en une masse anonyme, très hétérogène économiquement, socialement, et culturellement, il entraîne de fait la création de structures politiques pour répondre à cette diversité de la demande politique. Les nouvelles élites, formées essentiellement de républicains et de radicaux, sont par ailleurs soucieuses d'encadrer politiquement un électorat très important qui risque de céder à une forme de clientélisme traditionnel chez les notables locaux. D'abord constituées au niveau local en simples comités électoraux, puis au niveau national, ces structures vont peu à peu grossir, avec l'affluence de nouveaux adhérents ; s'organiser, avec la hiérarchisation du parti entre dirigeants, cadres intermédiaires, et militants ; et aboutir à la création de formations politiques partisanes professionnalisées. Les partis politiques sont nés. Il faut néanmoins attendre la stabilisation de la IIIe République dans les années 1870 pour que les partis politiques s'institutionnalisent véritablement.
[...] La phrase de Daniel Halévy doit être observée le plus largement possible. Ce n'est pas une question, mais une affirmation que formule l'auteur. Il estime en fait que les élites politiques, pourtant concurrentes et divergentes électoralement, partagent plus de caractéristiques communes qu'elles n'en possèdent avec leurs propres bases militantes. Dès lors, comment expliquer ce paradoxe apparent ? Peut-on parler d'une classe d'une oligarchie politique homogène ? On tentera d'esquisser une réponse à cette question en s'intéressant notamment aux élites politiques et à leurs similitudes. [...]
[...] Bibliographie indicative Ouvrages : - LECOMTE Jean-Philippe, Sociologie politique, Paris, Gualino éditeur - WEBER Max, Économie et société, tome p.371-376 - BRÉCHON Pierre, Les partis politiques, Paris, Montchrestien/Clefs 175p. Articles : - SADOUN Marc, Sociologie des militants et sociologie du parti. Le cas de la SFIO sous Guy Mollet in Revue Française de Science politique - SAWICKI Frédéric, Classer les hommes politiques in OFFERLÉ M. (dir.), La profession politique, XIXe et XXe siècles Paris, Belin, coll. socio-histoires (p.135-170) Articles internet : - Classer les hommes politiques. [...]
[...] Il est intéressant de constater que l'on peut observer des caractéristiques communes aux principaux dirigeants des grands partis politiques français. En étudiant d'un point de vue sociologique des hauts responsables des partis politiques représentés au Parlement, on constate très vite des points communs entre ces différentes élites. D'une manière générale, il apparaît que les dirigeants politiques ont souvent un itinéraire scolaire particulier. Les Grandes Écoles de commerce et d'administration sont par exemple surreprésentées dans leur curriculum vitae. Au début des années 1970, Jean-Pierre Chevènement et Didier Motchane publiaient L'énarchie, terme formé à partir des initiales É.N.A. [...]
[...] Les militants sont les adhérents d'un parti politique qui participent activement au sein de celui-ci, notamment au travers de divers rassemblements internes et d'actions qui visent à faire la promotion des idées véhiculées par leur structure politique. L'étude sociologique des milieux militants montre qu'il existe des différences notables entre les différents partis. Il est important de noter qu'il existe des différences marquées entre les partis concernant leur composition. Les partis classés à l'extrême du champ politique attirent des individus souvent plus jeunes. On note que cette tendance s'inverse pour les partis modérés de l'échiquier politique. Les milieux militants sont globalement plus masculins, les femmes étant statistiquement minoritaires dans la grande majorité des partis politiques. [...]
[...] Analyse de la phrase de Daniel Halévy : Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu'ils ne ressemblent à leurs militants (D. Halévy, La fin des notables, 1937) Analyse de la phrase de Daniel Halévy : Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu'ils ne ressemblent à leurs militants (D. Halévy, La fin des notables, 1937) En 1848, le suffrage universel masculin fait son apparition en France, portant le nombre des électeurs d'environ à plus de dix millions. [...]
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