Violence, Les hirondelles de Kaboul, Yasmina Khadra, religion, pratiques religieuses, croyance, scoiété patriarcale, ONU Femmes, lapidation, Mohsen, Coran, Burka Blue, Taliban, Atiq, perte de soi, identité, liberté, corps de la femme, Afghanistan
Les violences faites à l'encontre des femmes sont aujourd'hui plurielles, mais se manifestent différemment selon les régions du monde ou les classes sociales, mais sont, sans nul doute, largement présentes dans les sociétés contemporaines. Comment alors transmettre et rendre compte de cette violence que connaissent les femmes ? L'art cinématographique est un des nombreux exemples qui permet de se dresser contre des actes qui nous semblent injustes. C'est pour cela que j'ai choisi de traiter le film d'animation franco-suisso-luxembourgeois-monégasque Les hirondelles de Kaboul, réalisé par les femmes Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec.
[...] La violence envers les corps des femmes est largement représentée, mais en parallèle, les réalisatrices ont choisi de se « réapproprier » cet aspect violent, en donnant aussi aux personnages féminins des rôles d'action et de résistance face à cette violence. Elles sont aussi la clé pour aller vers un monde davantage tourné vers la liberté. Instrumentalisation du corps de la femme. Violence légitimée par religion, pratiques religieuses, croyances. Tout d'abord, certains éléments sont essentiels pour comprendre ce qui définit le régime des Talibans en Afghanistan. Le film se déroule en durant l'été de 1998, lorsque Kaboul, capitale de l'Afghanistan, est occupée par les Talibans. [...]
[...] Mohsen est témoin d'une scène de lapidation et finit par y participer, presque contre son gré. Zunaira, sa femme, se dispute avec lui lorsqu'elle l'apprend. Accidentellement, Mohsen meurt lors de la dispute. Zunaira est donc mise en prison. Parallèlement, Atiq est le gardien de cette prison. Elle est condamnée à mort, mais son arrivée en prison entraînera des répercussions sur le personnage d'Atiq. Sa femme, Mussarat, finira par se sacrifier pour libérer Zunaira. Enfin, Atiq est tué lorsqu'on apprend qu'il était complice. [...]
[...] Le régime des Talibans s'applique directement sur le corps des femmes en cherchant à le contrôler (règles strictes au niveau des habits), mais aussi à le violenter directement. Les corps des femmes sont abusés de toutes les manières possibles. D'un autre côté, nous voyons que la forme du film d'animation permet d'adopter un certain recul, ou plutôt une distance vis-à-vis de la violence, sans pour autant l'occulter. Malgré cette distanciation, on parvient aisément à s'imaginer à quoi cela ressemblerait si les images n'étaient pas de dessins. Même si le corps des femmes est violenté dans les scènes du film, le corps symbolise aussi matériellement l'espoir de liberté. [...]
[...] Les hirondelles de Kaboul - Yasmina Khadra (2002) - Le corps violenté des femmes « Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes -soit près d'une sur trois- ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d'un partenaire intime, et/ou des violences sexuelles de la part d'une autre personne ». C'est ce que déclare l'ONU Femmes en février 2022. Les violences faites à l'encontre des femmes sont aujourd'hui plurielles mais se manifestent différemment selon les régions du monde ou les classes sociales, mais sont, sans nul doute, largement présentes dans les sociétés contemporaines. [...]
[...] Cette scène questionne la « légitimité » de l'usage la violence lorsqu'il y a péché, tentation ou débauche. Une femme peut-elle « mériter » la mise à mort pour ses actes ? Le spectateur se questionne également sur la position de Mohsen. On se demande si la société, l'effet de foule, peut pousser une personne à aller au-delà de ses valeurs et de son humanité, et comment il est possible de garder son humanité lorsque son quotidien n'est que barbarie et oppression. [...]
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