« Il n'y a pas de chemins vers la paix, la paix est le chemin » « prenez soin des moyens et le reste suivra de lui-même » déclarait Mahatma Gandhi dont les écrits furent d'un apport fondamental et fondateur à la pensée prolifique de Johan Galtung sur la paix. Cet imminent chercheur généraliste est considéré comme le fondateur de l'institutionnalisation de la recherche sur/de la paix grâce la création du fameux PRIO (International Peace research of Oslo), un institut norvégien de recherche scientifique sur/de la paix, établi à Oslo en 1959. Il fut aussi à l'origine de la publication du Journal Of Peace Research en 1984 et crée plus récemment un centre de recherche réticulaire au service du développement de la paix. TRANSCEND (A Peace and Development Organization for Conflict Transformation by Peaceful Means). L'itinéraire biographique de l'auteur, né à Oslo en 1930, est particulièrement déterminant du fait de deux points. Le premier est relatif à ses origines scandinaves, sources d'un optimisme marqué quand à la possibilité d'une entente associative entre Etats (les relations harmonieuses entre la Norvège, la Finlande et la Suède en témoignent). Le second fait déterminant est lui conjoncturel puisqu'il se rapporte à son expérience personnelle et tragique du totalitarisme hitlérien. « Hitler m'a conduit à Gandhi »
[...] DEMERATH, RICHARD, A reader on contemporary sociological theory and the debate over functionalism in BRAILLARD P., Théorie des systèmes et relations internationales, Bruylant p 84. BATTISTELLA D., Théories des relations internationales, Science-Po les presses p 147 WOOLF International Government p143 in Ibid. GALTUNG J., “Twenty-Five Years of Peace Research: Ten Challenges and Some Responses”, Journal of Peace Research Vol.22 no p 152, “Peace research is ( ) a conglomerate of social sciences” WHITE L., in HANDY, Methodology of the Behavorial Sciences. [...]
[...] Cette approche systémique de la situation en Rhodésie du Sud est l'expression d'une singularité congrue de la pensée de Galtung qui tend à se focaliser sur le fonctionnement de la structure et la violence qu'elle engendre. L'auteur s'inspire ici d'une approche marxiste de la structure sociétale pour penser une théorie structurelle de l'impérialisme servi par les relations de domination [13]et de violence structurelle. Galtung dépasse le cadre d'analyse occidentale classique des sciences sociales qui se focalise quasiment exclusivement sur les capacités et les motivations des acteurs[14]. [...]
[...] Enfin, l'idée de paix doit se libérer d'une approche négative et simpliste de la paix/mort, de l'individu sain/malade pour tendre à une dimension de développement spirituel et psychique du bien-être et ériger la primauté des valeurs de l'être sur l'avoir Ce rejet de concepts fondés sur l'antagonisme de deux notions rapproche l'auteur de Derrida qui prône la déconstruction de ces couples rigides (éternel/temporel) et met en évidence le danger d'une hiérarchisation de ceux-ci. Concluons en évoquant l'approche antinomique en plusieurs points d'Edward Luttwak même si Galtung la qualifiait plutôt d'alternative. Cet historien spécialiste en stratégie, au service de la défense états-unienne et des néo-conservateurs appelle de ses vœux à donner une chance à la guerre Dénonçant l'illusion d'optique onusienne, Luttwak prône les vertus inhérentes à la guerre qui permettent à terme de l'endiguer : elle deviendrait son propre remède en épuisant les ressources matérielles et morales des forces combattantes[61]. [...]
[...] Ce point fait directement référence à la dichotomie du monde des livres et du monde de la réalité [49]de Galtung qui se doit d'être dépassée. L'approche méthodique de Galtung s'accompagne de précisions stylistiques de l'auteur qui mise sur la pluralité intellectuelle et l'éclectisme au sein de la recherche. Sans entrer dans de grandes considérations à ce sujet, notons son appel à une nécessaire synthèse du style saxon (porté sur la description et les précisions empiriques) teuton, (analyse de paradigmes et principes théoriques) gallique et nippon (plus abstrait et critique). [...]
[...] Mais ce problème n'est pas irrésoluble selon Galtung qui pense le rôle du chercheur d'une façon stratégique par une approche empirique de la structure. Dans un conflit entre deux parties égales, il est le Tiers médiateur qui permet d'éclairer des possibilités qui n'auraient été explorées par les parties elles-mêmes[33]. Dans un conflit entre deux parties inégales, le chercheur doit supporter le plus faible ainsi que le plus fort s'il devient tendanciellement le plus faible, selon une conception brechtienne et camusienne de la relation valet/maître.[34] Cette solidarité, même si elle ne reflète pas une adhésion complète aux idées du plus faible, est l'expression de valeur de compassion et d'entraide fructueuse. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture